Préparation de rentrée 2023… catastrophique !!!

Le ministre change, la politique de déconstruction du Service Public « à la française » s’amplifie et l’application du management vertical du privé à l’Ecole Publique se confirme.

Partiellement éclipsée par les mobilisations contre la réforme des retraites, les conditions dans lesquelles se préparent la rentrée 2023 n’en demeurent pas moins catastrophiques.

L’effet des plus de 1100 suppressions de postes se matérialise aujourd’hui dans le second degré par la répartition des moyens délégués dans le cadre des DHG.

Les remontées des tableaux de répartition des moyens sont à réaliser par chaque établissement dans la première quinzaine de février, avec pour conséquences des fermetures de postes, des postes partagés…. Nous devons exiger la plus grande transparence dans cette opération qui pourrait être masquée dans de nombreux établissements. Dans ce but la présentation et le vote en CA d’une répartition de moyens lors de cette phase de préparation constituent un impératif. Bien évidemment des affinements devront être réalisés ultérieurement, mais les grandes masses et les conséquences sur les postes se décident maintenant.

Au-delà des suppressions de postes, une autre forme de mépris du gouvernement est affichée par les dernières annonces concernant le collège : suppression de la technologie en 6e, ajout d’une heure hebdomadaire de français ou mathématiques, Devoirs faits obligatoire pour tous les élèves de 6e.

Ces annonces qui engagent la préparation de rentrée ne s’appuient actuellement sur aucun texte réglementaire, voire sont en opposition avec certains autres. Je rappellerai par exemple l’article 421-2 du code de l’Education qui stipule que « les collèges disposent d’une autonomie qui porte sur l’organisation de l’établissement en classes et en groupes d’élèves ainsi que les modalités de répartition des élèves », principe qui n’est pas respecté dans la note de service du 12 janvier 2023 qui impose des modalités organisationnelles. De plus, nous savons tous depuis de nombreuses années qu’un dispositif détaché des enseignements ne peut produire d’effet, et surtout pas réduire les écarts de compétences constatés. Ne sommes-nous pas capables dans les collèges d’élaborer la meilleure organisation pour la réussite de nos élèves ? Quelle forme de mépris pour les instances des établissements. Rien sur la modification de la grille horaire de Physique-Chimie/SVT/Technologie, ni sur la discipline dont les horaires seraient réduits ou supprimés. Si nous n’espérions pas de modification profonde politique avec le changement de ministre de l’Éducation Nationale, nous espérions au moins du respect et des pratiques conformes avec les règles de notre institution, une communication respectueuse du dialogue social et non par voie médiatique. Même sur ce plan Monsieur Ndiaye n’a pas pu s’imposer.

Autre annonce : rendre « Devoirs faits » obligatoire pour tous les élèves de 6e, indépendamment de l’analyse de fond que nous pouvons porter sur ce dispositif, cette décision devrait être assortie de moyens statutaires pour assurer cette obligation. Or il n’en est rien. Le Ministère indique que cette obligation ne doit pas entraîner la déstructuration du dispositif tel qu’il a été conçu et mis en place par les équipes pendant ces dernières années, dans des conditions souvent difficiles, pour les autres niveaux. Mais qui et dans quelles conditions ? Le dispositif s’appuie sur des enseignants volontaires, enseignants qui lui donnent sens. Les autres personnels de l’établissement, assistants pédagogiques et assistants d’éducation, sont indispensables à sa mise en œuvre. Néanmoins les personnels à mettre en face des élèves sont insuffisants, notamment dans un contexte d’obligation qui peut amener une modification des organisations, les faisant sortir de ce qu’avaient construits les équipes (effectifs, volontariat plus ou moins incité…). Les suppressions de postes et leurs conséquences vont également rendre plus difficile l’implication des enseignants. Est-ce à dire que l’intervention des associations partenaires va être renforcée ? Sur quels financements ? L’annonce en l’état n’est pas acceptable.

Dernière illustration mais pas la moindre : l’annonce brutale de la suppression de la technologie en  6e. Annonce brutale pour:

  • les enseignants de la discipline, premiers concernés,
  • les établissements et les équipes qui ont élaboré et mis en œuvre un projet cohérent dans le cadre des quatre heures de  sciences physiques et chimie, SVT et technologie, parfois au sein de l’enseignement intégré des sciences et technologie.

Alors que la technologie permet la découverte de champs de connaissances essentiels à la compréhension du monde, à l’ouverture d’esprit des élèves qui nous sont confiés, alors que la technologie constitue un point d’appui important dans le cadre de la préparation du projet de formation des jeunes, cette discipline est blessée. Cette absence de considération pour les enseignants, la discipline, les équipes et les établissements est tout aussi déplorable et inadmissible.

Ce mépris affiché pour le fonctionnement institutionnel associé au mépris de la construction collective, de l’expertise des personnels et des personnels eux-mêmes, les suppressions de postes rendent exécrables les conditions de préparation de cette rentrée 2023.

Nous regrettons également que notre hiérarchie – Directeurs académiques et Recteurs – ne soit pas plus informée et n’ait pas plus de capacité d’anticipation.  Les conséquences en termes de GRH et d’organisation pédagogique vont être catastrophiques. Les premières circulaires reçues dans certaines académies en constituent le premier témoignage.

Nous devons coordonner les actions revendicatives dans les EPLE, notamment lors des CA, pour le faire savoir. Nous devons communiquer efficacement en interne et médiatiquement :

  • en interne, lors de la présentation en CA des TRM.
  • médiatiquement, pour dénoncer les conséquences des suppressions de moyens, partout où elles sont constatées.

Le snU.pden-FSU apporte tout son soutien aux enseignants titulaires et contractuels de technologie qui seront les premiers touchés par cette pseudo réforme et poursuivra avec la FSU les actions auprès du Ministère pour obtenir le retrait des mesures annoncées dans les notes de service et leur abandon.

Le snU.pden-FSU appelle tous les personnels de direction, en lien avec l’ensemble des personnels à mener toutes les actions qu’il sera possible de réaliser localement pour contrecarrer ces annonces et premières instructions.

Igor GARNCARZYK

Secrétaire général snU.pden-FSU

Paris, le 25 janvier 2023