Cyclades, DNB, AFFELNET : des cafouillages en pagaille

Franchement, on aimerait pouvoir dire que tout fonctionne bien, que tout va pour le mieux et ne pas donner le sentiment d’être dans la critique, mais vraiment, cette année, les cafouillages se sont accumulés en pagaille, en collège comme en lycée.

Bon, au hasard… Prenons Cyclades.
Vous vous souvenez du joli méli-mélo des étiquettes de table ? Un petit effort : l’application ne fait pas d’elle-même le distinguo entre la soutenance de l’oral et les épreuves écrites. Si bien que nous avons eu droit à un correctif pour nous expliquer comment faire alors que de nombreux collègues avaient déjà fait les éditions. C’est un détail, peut-être, sauf que les bugs se sont accumulés en série. Par exemple, quand les centres de correction ont découvert que l’application avait planté à 14h le mardi 3 juillet pour être rétablie à 15h30. Et rebelotte le jour de la publication des résultats. Connecté à 10 heures du matin, ça allait encore. Plus tard, hé bien tant pis ! Pire encore : certains parents ont eu la surprise de découvrir les résultats… d’un autre candidat que leur enfant, alors que le numéro d’inscription saisi était le bon !!! On ne parle même pas du micmac des impressions de listes, de PV…
Au niveau académique, nous savons bien tous les efforts entrepris par la DSI pour travailler sur cette application livrée en plusieurs fois et la rendre fonctionnelle. Les équipes ont fait ce qu’elles ont pu, dans le temps qui leur a été imparti. Ceci dit, quand les moyens humains sont au plus juste, que l’application a tout juste eu le temps d’être testée, fallait-il la lancer au risque d’accumuler les problèmes ? Restons positifs et on nous dira fin août : « au moins, on sait ce qui ne fonctionne pas ; les corrections ont été apportées et normalement tout sera rentré dans l’ordre l’année prochaine ».

L’organisation du DNB elle-même pose question

Au-delà des critiques sur le fond des épreuves de ce DNB, nous avons dit et répété que la programmation des épreuves était mal calibrée. L’après-midi du vendredi 30 juin, nous devions tout à la fois gérer la fin des épreuves et diffuser les résultats de l’orientation aux élèves. Concrètement, avec le départ des cars, nous n’avions tout bonnement pas le temps de faire du bon boulot avec les élèves qui n’avaient pas d’affectation. Ensuite, c’était le week-end, puis la restitution des copies dans les centres de correction…
Que dire des épreuves de Science-Physique et de SVT ? Comment se fait-il que le Ministère n’ait pas pensé à imprimer les épreuves sur des copies pour éviter tout ce fatras ? Et quel sens ont ces deux épreuves réunies en une heure de temps ? Les problèmes n’ont cessé de se cumuler
-  Problèmes matériels (pages à dégrafer en SVT et en Histoire-Géographie)
-  Nombre exponentiel de copies à remplir et à anonymer
-  Sujets comprenant des erreurs scientifiques
-  Sujets partisans (enseignement moral et civique)
-  Quand les questions n’étaient pas obsolètes (mathématiques)
-  Et le mieux, le sujet de Français scindé en deux par la pause méridienne
Pour la première fois depuis des années, les corrections se sont mal passées :
• Pas assez d’enseignants dans certaines matières, donc trop de copies et de l’abattage
• Les professeurs convoqués ont constatés d’eux-mêmes le déséquilibre entre les établissements. Certains collèges n’ont reçu aucune convocation
• Dans d’autres, près de 50% de l’effectif a été convoqué le même jour.
Averti par mail, le rectorat n’a donné aucune réponse. Les enseignants du privé ont-ils été convoqués ? Même pas sûr ? Ils pourront dire qu’ils savent s’occuper des élèves et être bien présents dans leurs établissements !
Parlons un peu des résultats : une avalanche de 100%, de mentions très bien. Tant mieux pour les élèves. Mais, pour une fois, les enseignants ne se sont pas déplacés dans les établissements. Ils savaient bien qu’ils n’y avaient pas de réel enjeu. Que tout le monde, ou presque, aurait son diplôme.

AFFELNET, AFFELFLOU

Parlons d’abord des sections euro. Auparavant, nous avions un système qui n’était peut-être pas parfait. Pour autant, il fonctionnait. On entrait les vœux des élèves dans l’application, on attendait la pré-affectation des élèves. Certains étaient pris, d’autre pas. Cette année, il fallait envoyer les candidatures directement aux lycées, qui géraient eux-mêmes les élèves. Cette nouvelle méthode n’a pas mis les collèges à l’abri d’un loupé : au choix, un élève qui déménage ou qui choisit une autre académie et on oublie d’envoyer le nombre de points aux proviseurs. Une enquête de terrain montrerait également que les pratiques des lycées sont loin d’être harmonisées dans l’académie. Et qu’il revient aux proviseurs eux-mêmes d’expliquer aux parents que leur enfant n’a pas été pris. Les parents un peu renseignés comparent les modes d’évaluation entre les établissements, contestent, font pression. Bref, c’est un « bazar » pas possible.
Sur les affectations en LV3, les choses se sont aussi passablement compliquées pour les établissements qui disposaient d’une offre plurielle : comment savoir quelle LV3 voulaient les familles puisque rien ne permettait de le savoir dans l’application ?
Sur les vœux en enseignement professionnel, bienvenue dans le monde merveilleux de l’offre et de la demande. Pour les élèves en difficulté qui souhaitent le rejoindre, il faut construire des stratégies fines, faire de nombreux entretiens, amener les élèves et les familles à multiplier les choix et les formations.
Enfin, cerise sur le gâteau, suite aux déclarations récentes de notre nouveau ministre, les parents demandent plus massivement à redoubler. On a beau leur expliquer que c’est loin d’être une réponse positive. Réponse des parents : « c’est ça ou le privé ».

Redonner du sens à notre activité quotidienne

Dans les collèges, les personnels de direction ont fait en sorte que la Réforme du collège se mette en place. Les efforts consentis par eux-mêmes et les enseignants ont été très importants pour
• Travailler en équipe
• S’adapter aux nouveaux contenus des programmes
• S’adapter aux nouvelles épreuves du DNB
• Proposer de nouvelles dynamiques d’enseignement aux collégiens
En soi, ces éléments sont positifs ; les élèves s’y retrouvent. Pour les enseignants comme pour nous, les choses sont plus compliquées. Dans l’organisation générale, cela suppose davantage de temps de concertation, de régulations, de discussions. Clairement, le temps n’est pas extensible à souhait. Et le temps de travail accru appelle une rémunération plus importante de chacun.
La mise en œuvre d’évaluation de fin de cycle 4 entre directement en concurrence avec les épreuves du Brevet. Les enseignants disent eux-mêmes qu’ils ont eu le sentiment de faire deux fois le travail et de multiplier les tâches.
Le fait que les compétences soient prises en compte dans le calcul du DNB et dans les résultats des affectations n’a pas de sens. Nous savons bien que dans certaines situations, l’évaluation des élèves a été poussée, de manière à favoriser l’affectation. Cela produit donc des effets pervers sur les résultats du DNB lui-même, qui, du coup, perd en crédibilité. Et rétrospectivement, les enseignants, comme nous-mêmes, nous nous posons beaucoup de questions sur le sens de ce que nous faisons…

Ce que nous demandons

Le fond de l’épreuve et son organisation doivent être repensées ; les épreuves ne peuvent être maintenues dans ces conditions, leur ordre doit être revu ; c’est indispensable.
Les évaluations par compétences ne peuvent pas à la fois permettre d’évaluer les élèves pour le DNB et entrer dans le cadre de leur affectation
Pour l’affectation des élèves, nous demandons une discrimination plus fine.

Le bureau académique
Le 12 juillet 2017

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