S’appuyer sur des textes juridiques peut être rassurant, mais en tant que chef d’établissement, en tant que « manager », la réponse est d’abord à trouver sur le terrain (le temps juridique est du temps long et l’issue n’est jamais assurée).
Nous travaillons avec des équipes sur lesquelles il nous faut nous appuyer, avec lesquelles il faut avancer.
Un principal ou un proviseur, même s’il se considère ou est considéré comme premier pédagogue de son établissement, n’est pas en capacité de trier des élèves, de dresser des listes de noms, ni de vérifier celles que les professeurs lui fournissent pour constituer des groupes de besoins. L’important est de partager avec les enseignants et les familles l’objectif de faire au mieux avec les moyens qui nous sont donnés. Qui pourra nous le reprocher ? Au contraire !
Parallèlement, les chiffres d’admissibilité aux concours sont très inquiétants : en 2024, les postes ne seront pas tous pourvus en lettres modernes (749 admissibles pour 698 postes), en lettres classiques (63 admissibles pour 90 postes) et en mathématiques (1244 admissibles pour 1040 postes) (notamment !).
Ce déficit va s’ajouter aux déficits des années précédentes. Pour y remédier, Nicole Belloubet annonce le recrutement de contractuels. Oui, mais lesquels ? Si les concours n’attirent pas, c’est en raison du manque d’attractivité des métiers de l’Education nationale (salaires et conditions de travail). Comment croire que de potentiels contractuels vont se ruer dans les rectorats pour être embauchés et opérationnels en septembre ?
Le Premier Ministre et la Ministre annoncent des groupes de besoins, mais ne peuvent pas assurer qu’ils pourront mettre des enseignants devant ces groupes ! Le premier besoin des élèves, c’est d’avoir des professeurs qualifiés, formés et avec de bonnes conditions de travail !
Consigne syndicale du SnU.pden-FSU : l’arrêté nous dit de constituer des groupes, il ne dit pas que les groupes doivent être différents des classes, il n’y a d’ailleurs pas d’incompatibilité à ce qu’ils correspondent aux classes.
Il est nécessaire pour les PERDIR de se prémunir en proposant dans les EDT des alignements de 2 classes a minima, et de laisser la composition des groupes à la responsabilité des profs (qui peuvent changer ou non les élèves).
Avec la possibilité aussi de proposer un dispositif de soutien pour les élèves en difficulté, même s’il s’agit d’une difficulté ponctuelle.
Cela étant posé, il n’en reste pas moins que les textes réglementaires – et pas des moindres – nous permettent d’être de véritables cadres A et non de simples exécutants mettant en place un « prêt-à-penser » allant à l’encontre de la recherche, du bon sens et des directives nous demandant de mettre en place des cours d’empathie et de lutter contre le harcèlement (identifier dès leur entrée au collège des élèves comme faibles, fragiles, à besoins … peut-être source de moqueries ou de mal-être).
Vous trouverez dans cette fiche à télécharger les textes concernant l’autonomie de l’établissement dans le cadre de la mise en place des groupes de besoins.