Privatisation de notre Protection Sociale Complémentaire : les start ups se positionnent pour enlever le marché

Dans notre dernier envoi à la profession, nous attirions l’attention sur la réalité de ce qui se jouait avec la mise en place de l’accord PSC « 3M ».
Après cette signature, place à l’appel d’offres pour la Santé ouvert aux mutuelles, assureurs et organismes de prévoyance. Les mutuelles comme MGEN vont subir la concurrence des assureurs privés, assureurs qui ont pesé pour que Santé et Prévoyance soient séparées. Assureurs privés qui veulent enlever ce marché de plus de 4 millions de fonctionnaires.

Le secteur privé a déjà gagné des appels d’offres où des mutuelles avaient été référencées, il en va ainsi des attachés parlementaires et dernier en date du ministère de la Transition Écologique. Dans les deux cas, c’est  Alan, une « assurtech »,   qui a gagné l’appel d’offres au  détriment des mutuelles « historiques » comme MGEN et MNT par exemple.

Alan est une jeune entreprise, 8 ans d’existence, au capital de laquelle figurent entre autres : un fonds de capital-risque, Partech, (installé en Californie), CNP Assurance, Xavier Niel….Elle devrait atteindre l’équilibre de son modèle économique d’ici 3 ou 4 ans. Ce choix peut surprendre..

Dans le cas du ministère de la Transition Écologique, Alan aurait procédé à « un dumping tarifaire sur les options et mécanismes de solidarité » selon un responsable d’une des mutuelles évincées. Il faut savoir que parmi les 5 critères de sélection figurent les tarifs des options. Ceux-ci ont un poids important par rapport aux autres critères. Si ceci se confirme, il est à craindre que les cotisations n’augmentent ensuite. Une seule organisation syndicale a contesté le choix du ministre de la Transition Écologique.
A cette heure, nous savons que :

  • FO retire sa signature de l’accord Santé
  • MGEN dépose un recours en référé contre le choix de l’assureur Alan.

Pour le snU.pden FSU, cette réforme de la PSC entraîne la marchandisation de la santé et l’affaiblissement de la protection sociale. Une réflexion doit être menée pour que l’assurance maladie obligatoire assure « le remboursement à 100% des soins prescrits ».