Alors que les personnels, dont les personnels de direction, agissent en première ligne pour faire vivre et respecter le principe de laïcité dans nos établissements publics, certains s’autorisent à rabaisser ce principe essentiel de notre École et de la République au niveau de petits enjeux politiciens.
Il est inadmissible qu’un collègue soit menacé. Il est inadmissible que les conditions d’exercice du métier ne permettent pas de l’exercer dans des conditions sereines et sécures.
Le snU.pden-FSU apporte tout son soutien à l’ensemble des personnels, et ils sont nombreux, qui exercent aujourd’hui notre profession dans des conditions inacceptables. Le non-respect de la loi de 2004 et ses corollaires, notamment sur les réseaux sociaux, constitue un des aspects de cette situation, mais pas la seule cause.
La laïcité ne doit pas souffrir de discours démagogiques. Cette communication dessert notre Institution et ses personnels. Elle affaiblit notre action quotidienne. Elle fragilise les personnels.
Notre institution a besoin de stabilité, a besoin de personnels en nombre suffisant dans chaque service, a besoin d’une confiance et du soutien inconditionnels de nos autorités.
Le travail en interinstitutionnel et avec les associations partenaires doit nous permettre de renforcer notre efficacité et d’obtenir rapidement les points d’appui souvent nécessaires pour traiter efficacement et en sécurité les difficultés parfois rencontrées en établissement.
La question de l’accroissement des mixités sociale et scolaire dans les EPLE doit être au cœur de la réflexion. Des assistants d’éducation en nombre suffisant pour avoir le temps de l’échange et l’accompagnement des élèves, des classes qui ne soient pas surchargées pour créer les conditions favorables à l’éducation citoyenne, des objectifs d’apprentissage qui ne soient pas centrés sur des techniques opératoires mais sur le développement du sens critique et de l’émancipation de chaque élève, des dispositifs de certification qui ne centrent pas les élèves sur la note mais sur les apprentissages, que chaque élève vive la réussite au sein de nos établissements… autant d’éléments qui favoriseront une véritable éducation émancipatrice pour chaque élève. Cette éducation émancipatrice est la seule solution pour lutter contre l’enfermement de certains élèves dans un groupe d’appartenance, qui peut conduire à des dérives de toutes sortes, dont la radicalisation.
Ce sont ces enjeux qui constituent notre cœur de métier. Ce sont ces enjeux que nous défendons.
A quelques jours d’une nouvelle journée de grève et d’actions le mardi 2 avril contre les réformes du « choc des savoirs » le snU.pden-FSU appelle les personnels de direction à se mobiliser pour que notre institution républicaine retrouve des orientations et des moyens pour former la jeunesse en la préparant à exercer pleinement sa citoyenneté au sein de notre République, indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Le snU.pden-FSU, avec vous, y prendra toute sa place.