L’Éducation Nationale, prochaine victime ?
- Démantèlement
- Désengagement
- Désinvestissement
- Destruction
La médecine scolaire, déjà exsangue, les Gestionnaires, et qui d’autres… ? les chef-fe-s d’ÉPLE, puis le reste des personnels de l’Éducation et leur recrutement ?
Si on va au bout de la logique voilà ce qui va se passer !
Au-delà de qui sera inévitablement présenté comme « le bon sens près de chez vous », pour reprendre un slogan forcément cher à nos responsables des collectivités…, il s’agit purement et simplement de démonter (un 5ème D…), la Fonction publique d’État, et, donc, l’Éducation qui ne sera plus Nationale.
Que cela signifie-t-il et implique-t-il ?
Après que l’on nous aura expliqué, comme cela a été fait pour nos collègues devenus aujourd’hui ATTEE, chacun a tout à y gagner. (Entendons-nous bien, il s’agit de parler rémunération). Certes, et ce n’est pas négligeable, si on y regarde de près, il est incontestable que les Agents « territoriaux » ont de meilleurs salaires, et des avantages, qu’ils n’avaient pas lorsqu’ils dépendaient de l’Éducation Nationale. D’autre part, la décentralisation de services fondamentaux qu’ils exercent au sein des établissements n’a pas dégradé la qualité du travail qu’ils font, et le renouvellement du matériel a, suivant les collectivités, souvent été amélioré.
Bon, cela est-il naturellement transposable aux autres services de l’Éducation, l’organisation, le recrutement, la formation, la rémunération et les contenus… ?
Clairement, non !
Bien que cela ne soit pas encore définitivement acté, il ne resterait que quelques formalités administratives à régler, pour que les « adjoint-es gestionnaires » soient déconcentré-e-s.
Très souvent et à juste titre, ils sont intégrés aux équipes de direction (adjoint-e-s aux chefs d’établissement) et donc aux réunions des dites équipes où on ne parle pas que budget, mais aussi pédagogie, organisation des classes, suivi des élèves… En soi, cela ne pose pas de problème, mais, à ce jour, au moins, cela ne regarde pas les collectivités de tutelles des agents, et reste de la seule responsabilité de l’Éducation NATIONALE.
D’autre part, si ce désengagement de l’État concernant les gestionnaires est mis en place, il va de soi que très rapidement se posera celui des agents comptables…
Faut-il rajouter, l’envie, plus secrète du tout, du Ministère de voir confier le recrutement et la rémunération des Chef-fe-s aux collectivités et celui des enseignants aux dit-e-s chef-fe-s ?
Et « le tour est joué » !
Nous voilà avec une Éducation « balkanisée », découpée en rondelles départementales ou régionales (quelle durée de vie pour les départements ?)
Regardons ce qui se passe avec l’orientation transférée aux régions. La nécessité « consumériste » nous éclate au visage. Les besoins des bassins de formation dictent l’orientation des élèves et les propositions de formations se calquent sur les offres des entreprises « locales » et leurs besoins.
Que devient donc le but de l’émancipation par l’École, de l’individualité des choix par le jeune et sa famille, l’élévation du niveau de qualification en fonction des projets individuels ? Bref, que devient notre rôle sinon de former de la « chair à entreprises » (privées le plus souvent), afin de tenter de pérenniser l’emploi en fonction des régions et des activités qui s’y développent ?
Que devient le sens de nos métiers ?
Est-ce l’École que nous voulions construire ou améliorer lorsque nous avons embrassé nos carrières, certes fort peu rémunérées ?
Là encore, la réponse est NON, comme elle doit l’être, avant que cette machine de guerre (le mot est à la mode, même s’il est totalement dévoyé) ne détruise tout.
Alors nous fallait-il une raison supplémentaire pour être dans l’action ?
Eh bien, la voilà !
Rendez-vous le 26 janvier pour défendre notre outil de travail et les objectifs qui sont les siens : la réussite de nos élèves, l’amélioration de leurs conditions de travail et celle de nos conditions de rémunération qui y sont étroitement liées…
Pour le Bureau National,
J. Klein