Ne pas faire les choses à l’envers une nouvelle fois
Le Ministère et les Rectorats tentent d’enclencher à marche forcée l’évaluation des EPLE inscrites dans la loi pour l’École de la « confiance ». Cette procédure qui aura, à terme, un très fort impact sur le système global dans lequel les EPLE constituent un élément, nécessite encore des précisions politiques sur ses véritables finalités et la prévalence, à terme, de cette évaluation sur les projets d’établissement et les contrats d’objectif. Ce dispositif ne peut se mettre en place que dans le contexte d’une véritable confiance, notamment pour accepter le fait qu’une évaluation externe, qui aura en réalité un poids prépondérant, viendra compléter et non supplanter le travail réalisé en interne par les équipes. Les précautions rédactionnelles prises par le Comité d’Évaluation de l’École concernant la neutralité des membres de l’équipe d’évaluation externe, et la nécessité d’éviter tout conflit d’intérêt, montrent bien les risques de dérive. Ce risque n’est pas qu’individuel mais pose les enjeux de l’autonomie de l’établissement par rapport à des impositions institutionnelles qui iraient au-delà des normes législatives et réglementaires. Le snU.pden-FSU, au-delà des critiques de fond portées sur ce dispositif, exige un moratoire, considérant que les conditions ne sont pas réunies pour le lancer, en confiance. La gouvernance actuelle de notre ministère basée sur l’autoritarisme, la pression et la répression ne nous permet pas d’accepter un dispositif qui nécessite confiance réciproque, ouverture et dialogue.
En effet, au-delà du surcroît de travail et à la mobilisation des équipes en lien avec le contexte sanitaire, le contexte politique ne s’y prête pas non plus.
L’actualité montre qu’un long chemin est nécessaire pour reconstruire de la confiance entre un Ministre et ses représentants et des fonctionnaires qui, vaille que vaille, dans un contexte très dégradé, tentent de maintenir des conditions d’apprentissage, d’enseignement et de fonctionnement.
Jérôme Gannard
Pour le bureau national du snU.pden-FSU