La lettre aux professeurs du 3 décembre : le signe d’une grande fébrilité ?

Que Monsieur le Ministre Blanquer tente une manœuvre de dernière minute pour essayer d’amoindrir un mouvement social qui s’annonce puissant, montre la fébrilité et l’inquiétude du gouvernement.

Le refus massif de la réforme annoncée par une très grande majorité des salariés du public et du privé prouve que chacun a perçu qu’individuellement il en serait victime et que collectivement, tous seraient engagés dans une réforme qui réduirait drastiquement les solidarités collectives au profit d’un renforcement de l’épargne individuelle (fonds de pensions, réjouissez-vous !).

Au-delà de la faiblesse du contenu de la lettre, les quelques lignes de Monsieur Blanquer montrent le peu de considération que le gouvernement actuel a pour la capacité d’analyse, de réflexion et d’engagement des enseignants. Nous pourrions appliquer le proverbe arabe « les promesses de la nuit sont faites de beurre, et fondent au soleil » à la lettre de Monsieur Blanquer.

Non, Monsieur le Ministre, votre lettre ne réduira pas l’opposition à votre réforme, bien au contraire ! A la colère peut s’ajouter l’indignation.

Concernant le positionnement des personnels de direction dans le cadre de leurs fonctions, en cette période agitée, nous tenons à rappeler le principe de neutralité politique. Même si les textes réglementaires ont évolué et ont désigné les personnels de direction comme des représentants du Ministre, nous sommes avant tout représentants de l’État. En aucun cas, nous n’avons à participer dans le cadre de nos missions à une propagande ministérielle sur le bienfondé d’une réforme qui n’est pas encore promulguée dans le cadre de la loi. Le principe de neutralité politique s’applique aux personnels de direction, comme à tout fonctionnaire.

Le Bureau national

Paris, le 4 décembre 2019