Intervention d’Igor Garncarzyk, secrétaire national, en comité technique ministériel, le 12 juin 2020
Concernant les articles qui portent sur le recrutement des personnels de direction, nous formulerons une opposition sur les principes même qui orientent les propositions d’évolutions réglementaires
- L’ergonomie générale du texte tend vers une moindre importance du concours interne et une moindre importance de l’expérience au sein de l’Education Nationale des personnels de direction recrutés par voie de concours pour renforcer la fonction managériale dans un cadre de référence qui pourrait s’apparenter à celui du nouveau management public.
- La diminution du nombre d’années de service nécessaire pour se présenter au concours interne va dans cette même voie, celle d’une moindre expérience pédagogique et éducative nécessaire pour se présenter au concours interne de recrutement
- Concernant l’élévation du recrutement par liste d’aptitude du 1/15ème au 1/6ème des nominations dans le corps l’année précédente : s’il existe une réelle difficulté pour les faisant fonctions qui ne réussissent pas le concours interne, une interrogation sur les modalités du concours interne ou l’adaptation des modalités du concours pour les faisant fonction aurait été préférable. La solution proposée tend à renforcer les recrutements hors concours, sur proposition nominative.
- Quant au concours troisième voie, la volonté affirmée par le Ministère de recruter sur des compétences managériales indépendamment de l’expérience au sein de l’Education Nationale ne peut que laisser présager d’un éloignement du corps des personnels de direction des fonctions d’animation pédagogiques pourtant au cœur du métier. La formule portée par le Ministère, chef d’établissement premier pédagogue risque d’être bien mise à mal. Si nous réfutons que les personnels de direction soient les premiers pédagogues, si nous reconnaissons leurs fonctions d’animation d’équipe, de gestion de ressources humaines, financières, les personnels de direction doivent néanmoins demeurer des personnels à forte expérience pédagogique, des personnels qui dirigent les établissements à partir d’une réelle connaissance, et pas seulement une connaissance théorique, de l’institution, de ses exigences, de ses pratiques au service de la réussite des élèves. Une formation ultérieure, si elle peut compléter et renforcer des compétences, ne peut se substituer à la richesse de l’expérience préalable.
- Nous sommes donc opposés au principe même de ce concours 3ème voie tel que défini.
Quant aux mesures de simplification de la gestion du corps proposées dans la deuxième partie du texte, nous les percevons positivement.
Je vous remercie.
Paris, le 12 juin 2020
Igor Garncarzyk
Secrétaire national