De la modestie et de l’honnêteté politique, c’est ce que nous demandons à notre ministre.
Si nous acceptons que dans le cadre de la pandémie et de l’urgence sanitaire quelques mesures exceptionnelles soient mises en œuvre dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire, nous serons inflexibles sur certains principes :
- Les mesures exceptionnelles ne doivent aucunement présager du droit commun ultérieur à la crise sanitaire, que ce soit pour l’Education Nationale (examens, …), les libertés publiques (traçage, …) ou sociales (durée du temps de travail, congés…)
- La communication scientifique doit demeurer totalement indépendante de la communication politique. Nous devons pouvoir avoir une confiance indéfectible dans la parole de nos scientifiques, indépendamment de toute contingence politique.
- Pour l’Education Nationale, nous demandons à notre ministre d’avoir une communication modeste qui abandonne la fanfaronnade politique. Il ne doit plus y avoir d’annonces clinquantes déconnectées des réalités de terrain. Les personnels de direction doivent être informés, à minima en temps réels, par des canaux institutionnels des prises de décisions ministérielles. Tel n’a pas encore été le cas lors des annonces sur les aménagements des examens pour la session 2020. Quand aurons-nous les précisions par des textes réglementaires indispensables à l’information précise des personnels, des élèves et des familles ?
Bien que le confinement se poursuive certainement plusieurs semaines encore, force est d’anticiper pour préparer une phase (ou des phases de déconfinement ?) qui s’avèrera encore plus complexe que celle du confinement.
Les experts de nombreuses disciplines permettent au gouvernement d’avoir les informations nécessaires à des prises de décisions dans un contexte complexe.
La sécurité sanitaire devra prévaloir, au-delà de toute autre considération. La notion de confiance sera primordiale, confiance dans les mesures prises, confiance dans la parole de nos dirigeants. La cohérence des consignes du ministère de la Santé, du ministère de l’Education Nationale et des ARS, devra être infaillible.
Nous devrons avoir du temps dans les établissements pour nous y préparer notamment :
- Appropriation des consignes sanitaires (usage des tests, confinement de certaines personnes, …)
- Equipement en matériel sanitaire (masques de protection, gel, …)
- Adéquation avec les mesures prises par les collectivités locales
L’interview de Christophe Prudhomme, porte-parole de l’AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France, fédération CGT de la santé et de l’action sociale) doit contribuer à notre réflexion.
Enfin, la crise sanitaire que nous vivons, doit être l’occasion de changer de cap pour retrouver les orientations des politiques publiques que nous n’aurions jamais dû perdre :
- Valorisation des services publics notamment en leur donnant les moyens de leur action,
- Des idéaux de solidarité,
- Des relations humaines respectueuses de la professionnalité et des personnes.
Enfin, engager la réduction des inégalités sociales et territoriales. Le monde de demain, sur ces valeurs, ne s’établira pas sans luttes. Le snU.pden-FSU saura prendre toute sa part.
Pour l’Éducation Nationale, les conditions, que nous connaissons, montrent bien que la présence physique des élèves et des enseignants est indispensable à une réelle relation pédagogique et au progrès de ceux-ci. La belle image produite par l’engagement fort de tous les personnels de l’Education Nationale doit être valorisée, reconnue et mise en valeur, auprès des usagers et par le gouvernement. Pour le snU.pden-FSU, cela doit passer par le déblocage immédiat de la valeur du point d’indice et par des recrutements massifs qui sont indispensables à une réelle réduction des inégalités. On ne saurait passer à côté, également, d’une reconnaissance institutionnelle du travail des personnels de direction en cette période complexe.
Igor Garncarzyk
Secrétaire national du snU.pden-FSU