Rentrée 2019 : réformer sans limite ?

Cette rentrée est bien évidemment marquée par la mise en œuvre des réformes du lycée général et de la voie professionnelle et des difficultés qu’elles engendrent tant sur le fond que techniquement.  Mais elle est également placée sous la coupe de la réforme de la Fonction Publique et de l’engagement d’une nouvelle réforme des retraites. Au rapport Delevoye publié en juillet, présentant des propositions de réforme du système des retraites, s’ajoutent les premiers décrets d’application de la loi « Blanquer », et deux rapports de l’Inspection Générale qui relancent les Établissements Publics des Savoirs Fondamentaux.

Nous sommes à un moment de rupture des équilibres qui fondent notre société dans ses rapports intérêt individuel / intérêt collectif, Service Public pour le bénéfice de l’intérêt général / intérêts privés, champ de compétences des collectivités territoriales / champ de compétences de l’État.

Une grande partie de l’été aura été occupée par des tâches professionnelles pour un grand nombre des personnels de direction afin de permettre, une fois de plus, à cette rentrée scolaire d’assurer la continuité du Service Public malgré les difficultés et les injonctions irréalistes auxquelles nous avons été soumis. Cette situation peut engendrer de nombreuses insatisfactions pour des élèves dont les vœux n’auront pas pu aboutir.

Bravo à notre profession et à notre engagement au service de l’Éducation Nationale !

Quels signes de reconnaissance nous renvoie le gouvernement ?

Une réforme de la Fonction publique qui :

  • renforce le recours aux contractuels, y compris pour les postes de direction,
  • affaiblit le dialogue social, que ce soit au niveau des commissions paritaires ou par la création du Comité Social d’Administration qui est l’aboutissement de la fusion des CHSCT et de CT  .

Une réforme des retraites qui ne peut qu’inquiéter, notamment sur l’âge de départ en retraite, puisque le rapport Delevoye prévoit que « l’âge d’équilibre à 64 ans pour avoir le taux plein sera un levier de pilotage du système de retraite. » La possibilité d’un départ en retraite à 62 ans ne constitue de fait qu’un voile qui masque la volonté marquée de retarder l’âge effectif du départ à la retraite et le maintien des retraites dans le carcan de 13% du PIB. D’autres reculs sont envisagés pour les pensions de réversion, les droits familiaux…… ainsi que sur le montant des pensions que toucheront les fonctionnaires. Enfin, le risque de voir les retraites devenir une variable d’ajustement budgétaire se précise avec un « pilotage » pris en main par le gouvernement.

Des orientations politiques similaires fondent l’ensemble de ces réformes, l’abandon du traitement général et de la solidarité pour se diriger vers un traitement individualisé et un renvoi à la responsabilité individuelle notamment par l’abandon du système de gestion paritaire.

La nouvelle stratégie du gouvernement d’ouvrir des « débats » qui veulent donner l’illusion du renforcement de la vie démocratique alors que le dialogue social n’a jamais été si peu efficace. Il ne suffit pas d’écouter poliment, une réelle prise en compte de la parole citoyenne pour infléchir les politiques engagées est indispensable.

Pour contrecarrer ces orientations politiques, nous avons besoin d’un syndicalisme qui s’oppose clairement à ces orientations et qui propose une société solidaire.

Pour les personnels de direction, le snU.pden-FSU constitue la base de ce syndicalisme.

Le Bureau national

Paris, le 22 août 2019