DNB : l’Education à la canicule reste à faire.

A l’heure des résultats du Brevet, une phrase pourrait symboliser à elle seule l’insuffisance et l’impréparation face à l’évènement climatique survenu fin juin « garder les élèves dans une ambiance fraiche » : cette phrase en tête des recommandations diffusées aux directeurs et chefs d’établissement par le ministère a laissé nombre de personnels de direction en plein questionnement sur le sens de l’action dans les établissements.

Par ailleurs, le fait d’autoriser « de facto » des familles à partir en vacances plutôt que de voir leur enfant se présenter à l’examen pose question sur le sens du travail au quotidien de lutte « contre le décrochage scolaire ».

Dès lors, afin que la situation ne se reproduise pas, nous attendons du ministre un retour d’expérience avec trois exigences essentielles :

  1. A court et moyen terme, il ne suffit pas de décider de reporter un examen en cas de trop fortes chaleurs, il s’agit de créer un cadre légal clair avec la création d’un congé de canicule comme cela existe dans d’autres pays. De même, en cas d’examen, on peut décider de faire passer les examens le matin seulement et même chose pour les salariés. Il est à noter que les règles du Code du Travail permettent de s’absenter de son travail pour ce motif… au moins dans le secteur privé. (cf article L4131-1 du Code du Travail  ci-dessous)
  • Nous demandons à connaitre le nombre exact d’élèves absents lors de cette épreuve. En effet, le ministre se doit de fixer un cadre précis au sujet des exigences à l’attention des familles concernant la présence obligatoire des élèves. Nous observons de plus en plus dans les établissements, des familles qui fixent elles-mêmes leur date de départ ou de retour et ceci l’été comme l’hiver. La lutte contre l’absentéisme ne doit pas être un slogan mais une mise en œuvre tout au long de l’année. Ainsi, on a pu observer que des stages linguistiques débutaient le 1 juillet 2019 alors que les élèves doivent être présents jusqu’au 5 juillet 2019 dans les collèges.
  • Enfin, l’organisation des examens demande une mise en œuvre rigoureuse par les équipes de direction. Si nous pouvons saluer le travail des services des examens, nous demandons que désormais les choix des centres d’examen se déroulent en tenant lieu du bâti scolaire et qu’une indemnité d’organisation des examens soit attribuée aux équipes de direction (chef et adjoint) de manière systématique chaque année.

*Dans tous les cas, la loi (article L4131-1 du Code du travail) prévoit la possibilité pour un salarié d’exercer son droit de retrait en cas de fortes chaleurs dès lors qu’il a un motif raisonnable de penser que la situation de travail présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. Si cette condition est remplie, aucune sanction ni aucune retenue de salaire ne peut être prise à son encontre. L’employeur ne peut pas non plus obliger le salarié à reprendre son poste tant que les risques persistent.

Jérôme GANNARD

Principal de collège