LE GRAND FLOP
Vendredi 15 mars, les lycéens étaient appelés à manifester pour le climat, un mouvement impulsé par la jeune suédoise, Greta Thunberg. En début de semaine dernière, sur le plateau de la chaîne LCI, Jean-Michel Banquer a lancé l’idée de mener un grand débat sur l’environnement dans les lycées. Pour intéressante qu’elle soit, la proposition du ministre de l’Education Nationale a fortement interrogé dans les établissements où l’urgence était plutôt à vérifier le bon déroulement des inscriptions des élèves sur Parcoursup ou bien à s’assurer de l’organisation des bacs blancs.
L’organisation de ce grand débat a été très disparate sur le territoire. Dans certains cas, il n’a tout bonnement pas eu lieu : trop tard pour le préparer sérieusement. Dans d’autres cas, il n’a pas eu lieu faute de participants, impossible avec le départ des internes ou bien l’organisation des conseils de classe déjà programmés de longue date. De plus, cette injonction tombait mal car les lycéens avaient décidé de participer à l’appel national et l’ont comprise comme la volonté de les « garder » dans les établissements.
Au-delà de la proposition du Ministre, ce qui interroge c’est le mode de communication choisi percutant d’autres aspects du discours ministériel : en effet, Jean-Michel Blanquer vante l’autonomie des établissements, ce qui suppose des marges de manœuvres de la part des établissements eux-mêmes et une capacité à mobiliser les personnels autour des enjeux environnementaux. Désormais, chacun est intimement convaincu que le réchauffement climatique et les problématiques de pollution appellent des réponses dont certaines sont locales et que les établissements peuvent constituer, pour peu qu’ils soient suivis par les collectivités, des terrains d’expérimentation et d’innovation. Que l’heure n’est plus aux débats, mais à l’action concrète, peut-être pas d’ailleurs toujours sous le feu des projecteurs, mais avec des acteurs de terrain, soucieux des problématiques environnementales. Enfin, dire le lundi qu’il faudra quatre jours plus tard organiser un grand débat sur les questions environnementales donne plutôt l’impression d’une grande improvisation et du peu de cas réel de la problématique climatique par le gouvernement actuel.
Paris, le 20 mars 2019
Le bureau national