D’un accès difficile aux résultats ….. À la longue attente d’une affectation :
La plateforme Parcoursup a livré ses résultats mardi 22 mai à 18h. Pour ceux et celles qui ont eu la chance de se connecter. Pour les autres, il a fallu patienter : vu le nombre important de connexions, le site a connu un énorme bug. Impossible de se connecter à l’heure annoncée. Finalement, un site de débordement a été mis en place, sur lequel les élèves pouvaient prendre connaissance des décisions d’affectation. Pour donner leurs réponses, il leur a fallu ensuite patienter que le site principal soit remis en fonction.
Pour l’heure, un lycéen sur deux n’a pas d’affectation. Le Ministère estime que 80% des élèves devraient connaître leur affectation pour le 18 juin. Ceux ayant des vœux en attente peuvent conserver l’espoir que suite à des désistements, ils aient une place. Ce jeu de chaise musicale durera jusqu’au 21 septembre. Ceux qui n’ont que des réponses négatives – ils sont actuellement 30000 – pourront bénéficier de l’aide des équipes de direction mobilisées, mais aussi d’une commission d’accès à l’enseignement supérieur, pilotée par chaque Rectorat.
Il n’empêche que l’on imagine aisément l’angoisse des élèves et des familles confrontés à des réponses négatives à quelques semaines à peine du début du baccalauréat. La mise en place d’un numéro vert ne suffira pas à redonner le moral aux plus fragiles et on imagine les difficultés rencontrées ces dernières heures par les équipes de direction et les équipes pédagogiques pour motiver les troupes.
Il semble aussi que l’absence de classement des vœux pour les lycéens ait poussé les structures d’accueil à une stratégie d’overbooking, pour attribuer toutes les places disponibles. Certaines doivent aussi croiser les doigts pour que les candidats choisis en premier rang décident de se porter sur d’autres solutions et qu’elles ne se retrouvent pas en situation de surcapacité d’accueil…
Enfin, même si le secret des délibérations, protégé par la loi, sera bien gardé, certains critères choisis commencent à fuiter. La mise en place de critères sociaux, de taux de réussite au baccalauréat des établissements d’origine revient in fine à mettre en place des critères de sélection alors que l’on nous avait juré, main sur le cœur, que cela ne se passerait pas comme cela.
Cette sélection est bien celle que nous dénoncions dans nos colonnes.
« Heureux les élus » pourrait-on penser. Mais pour ceux qui étaient « méritants », satisfaisant à tous les critères et qui ne sont pas dans la bonne case, quels sentiments éprouvent-ils ? De la rancœur, de la colère ? Un sentiment d’injustice ? L’avenir nous le dira.
Paris, le 24 mai 2018
Le Bureau national