CHOISISSEZ L’ÉCOLE DE L’ÉGALITÉ ET DE LA RÉUSSITE DE TOUS !

NON !

Comment continuer à défendre nos valeurs ? Ces valeurs qui nous ont fait choisir la FSU que cela soit par notre adhésion, notre soutien, notre vote ou l’attention que nous portons à ses différents communiqués et à ceux de ses syndicats, même si nous « n’en sommes pas » ?

Nombreux sont les collègues qui ont un œil bienveillant pour le snU.pden-FSU.

Certains concrétisent en adhérant, d’autres suivent « de loin… »

Finalement ce qui nous différencie, entre autres, de nos collègues de certains des autres syndicats, c’est peut-être de dire tout haut, sans langue de bois, ce que nous pensons. C’est, de ce que vous nous dites, ce qui vous fait suivre de près ce que nous écrivons.

Force est de constater que nous avons, depuis des années, été formé-e-s (les mauvais esprits diraient presque formaté-es) et que sous couvert de cette fameuse « mue », de ce fameux « changement de peau » dont on nous a rebattus les oreilles au long de notre formation, que certains ont pensé qu’il était normal puisque nous « représentons le Ministre » dans notre établissement que nous n’aurions d’autre choix que d’être des passeurs d’ordres.

Mais, il ne faut pas confondre changer de poste et de posture ou de fonction et renier ce que nous avons été, et bien souvent ce que nous sommes. Si nous avons choisi de devenir personnel de direction, n’est-ce-pas fort de notre expérience d’enseignant ou de CPE, nourri-es par l’envie d’agir encore un peu plus dans nos établissements, d’impulser un peu plus que ce que nous ne nous sentions pas en mesure de faire sur nos fonctions précédentes (à tort sans doute).

Nous ne changeons ni de peau, ni de tête, et il faut l’espérer ni d’idées…

Nous savions dire NON.

Pourquoi ne le faisons-nous plus ?

Pourquoi, à la fin 2019, lors de cet épisode caniculaire exceptionnel doublé d’une période de grève de nos collègues (ce sont nos collègues) enseignants, nombre d’entre nous, au nom des sollicitations répétées de « notre » sacro-sainte « hiérarchie », avons-nous fait presque n’importe quoi, en « fabriquant » des notes en lycées pour terminer dans l’urgence des dossiers qu’il fallait AB-SO-LU-MENT transmettre avant 21 heures.

Combien d’entre nous, se sont-ils ou elles réveillé-e-s en pleine nuit en se disant : « mais ce que j’ai fait est illégal, je vais me retrouver seul à devoir assumer cela si des plaintes sont déposées… »

Plus proche de nous, sans parler de cette rentrée : quels sont nos avis devant ce protocole affiché depuis début juillet à peine modifié fin août, alors que le coronavirus circule à nouveau à toute vitesse… Non, ce n’est pas une deuxième vague, c’est « un rebond de la première vague… !!!! » mais jusqu’où va-t-on nous laisser prendre pour des petits enfants ?

Que faut-il pour que nous retrouvions enfin la force et le courage de dire NON ? De dire : Ça suffit !

Il en va de la santé et de l’Éducation de nos élèves que les parents nous confient dans une confiance aveugle, et il en va donc de notre fonction et de notre responsabilité !

Que dirons-nous quand un collègue, un agent, un élève, nous, tombera malade à cause de ce rebond et du fait que les masques les auront peut-être protégés quelques-uns alors que nous allons continuer à entasser dans nos classes parfois plus de 35 élèves.

Nous sommes en première ligne devant les parents et nos élèves ou le serons, dans ces cas, probables hélas. 

On peut même parier que, plus tard certes, (trop tard sans doute) « notre » administration nous remerciera d’avoir su dire NON !

Mais au-delà de cette préoccupation de fond, il est important, chacune et chacun l’aura compris, il est indispensable de renforcer ce syndicalisme qui allie représentation des idées et des revendications, force de propositions, et contrepoids des décisions qui conduisent à la casse de notre système éducatif, voire à la cession à la découpe au secteur privé.

En effet, insidieusement, que cela soit par les « 2S2C », par l’incitations aux aides « extérieures » à la remise à niveau ou à la remédiation ou encore aux subventionnements des structures privées de toute nature visant à « contribuer à l’Éducation », on constate que les vannes sont ouvertes.

Pour tout cela le renforcement du snU.pden-FSU, est plus que jamais important.

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Notre présence au CTMEN permet régulièrement de faire entendre une autre voix que  » tout va très bien Madame la Marquise », nous, chefs d’établissement serons toujours là pour tenir la barque selon vos consignes » souvent dispensée par nos collègues représentants encore majoritaires.

Non tout ne va pas bien, loin de là. Nombre de nos collègues vont mal et se demandent combien de temps ils vont continuer. Chacune, chacun fait ses comptes. Si ses droits à pension sont ouverts, cela risque de précipiter des départs.

Nous avons contesté, seuls, les projets prochains de modification du recrutement des personnels de direction dans le privé ou parmi les « anciens » élus ou responsables associatifs, dont le plus grand nombre n’a aucune idée de ce qu’est un établissement.

Nous n‘avons aucune honte à demander ENFIN une véritable revalorisation de nos salaires.

Et nous, qui, pendant la crise sanitaire, n’avons jamais arrêté de travailler pour assurer la continuité du service public d’Éducation dans l’intérêt de nos élèves, où est notre reconnaissance? Les quelques subsides accordés au compte-goutte et pas pour tous, sont plus dérisoires qu’une simple reconnaissance des risques pris.

Enfin combien d’entre nous n’ont pas pris de vacances ou si peu pour tenter (sans toujours y parvenir) à fabriquer À LA MAIN (les logiciels n’ayant pas eu le temps d’intégrer les dernières données) les emplois du temps en lycée pour tenir compte de cette réforme qui n’a pas de sens et que nous critiquons tous (même si seul le snU.pden le dit clairement) ! 

D’autre part, si la destruction des structures paritaires est un scandale démocratique que nous contestons avec virulence, elle permet toujours, malgré tout, au nom de la représentativité incontestable de la FSU dans notre ministère, à notre syndicat d’intervenir pour chaque cas individuel dans le cadre du mandatement.

Alors ÇA SUFFIT ! soyons clairs et forts ensemble 

Bobigny, le 3 septembre 2020,

Le bureau national.

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