Edito

Une année bien difficile … et pas seulement sur le plan sanitaire

Par-delà la COVID 19, cette année aura été marquée par nombre d’évolutions de notre système éducatif qui vont toutes dans les mêmes directions : économie de moyens, individualisation des parcours, mise en concurrence des personnels et des établissements, territorialisation de l’Éducation Nationale, moindre transparence et équité pour les élèves et les personnels.

Les conséquences pour les personnels de direction en sont désastreuses et se traduisent partout par un alourdissement des charges de travail, souvent par des tensions accrues avec les équipes, par un affaiblissement des forces collectives. Pensons aux réformes des lycées (E3C et enseignements de spécialités, voie professionnelle), baccalauréat validé par contrôle continu et multiplication des commissions d’harmonisation, aux PIAL, à Parcoursup, à la suppression du paritarisme pour le mouvement des personnels et l’année prochaine pour les promotions…

Tout ceci associé à une possibilité de départ en retraite de plus en plus tardive, malgré l’épuisement des personnels vécu dans notre métier. Associé à l’introduction, symboliquement très forte, d’une troisième voie de concours pour le recrutement de personnels de direction sans expérience de la Fonction Publique, ni de l’enseignement qui montre la volonté de notre ministère de rapprocher notre fonction d’un management d’entreprise.

La gestion de la crise sanitaire par notre Ministre a souligné, de bout en bout, sa priorité accordée à la communication médiatique au détriment de l’efficacité institutionnelle, montrant ainsi son peu de considération portée aux personnels, dont les personnels de direction en premier lieu.

Si certains syndicats semblent se satisfaire de ces évolutions inacceptables à la condition d’une revalorisation de nos rémunérations, tel n’est pas le cas du snU.pden-FSU.

Bien sûr notre corps doit bénéficier d’une revalorisation significative de nos traitements qui doit se concrétiser sur deux plans : déblocage de la valeur du point d’indice et mesures de rattrapage, qui doivent s’appliquer à l’ensemble des personnels de la Fonction Publique. De plus, des mesures spécifiques à notre corps doivent être prises :

  • profonde amélioration de notre carrière (taux d’accès hors classe et échelons exceptionnels)
  • revalorisation de notre grille indiciaire.

Mais cette revalorisation ne doit pas pour autant nous faire accepter l’inacceptable. Les profondes transformations du système éducatif que nous vivons, s’opposent tant aux valeurs fondamentales qui nous portent dans l’exercice quotidien de notre métier qu’à une perspective d’amélioration de nos conditions de travail. Ce dernier objectif ne peut s’acheter, à quelque prix que ce soit.

La crise sanitaire, inédite, a nécessité un investissement énorme des personnels de direction. Le Service Public de l’Éducation Nationale doit en sortir grandi, renforcé, conforté, en opposition au dénigrement insupportable relayé à différents niveaux.

Le gouvernement nommé ces derniers jours, doit donner les moyens et les outils à l’Éducation Nationale de porter la démocratisation de notre système éducatif, de valoriser ses personnels, d’améliorer nos conditions de travail. Pour cela, les personnels de direction ont besoin d’un syndicalisme qui affirme et agisse, sans ambiguïté aucune, pour le permettre. Le snU.pden-FSU, avec vous, s’y engage.

Igor GARNCARZYK

Secrétaire national du snU.pden-FSU