Blanchet du 11 septembre : déclaration liminaire du snU.pden-FSU Normandie

Madame la Rectrice,

Monsieur le secrétaire général, mesdames et messieurs les chefs de division, mesdames et messieurs les inspecteurs, chers collègues,

Je ne reprendrai pas ici les différents points qui ont été abordés à l’occasion de la déclaration liminaire commune aux quatre syndicats de chefs d’établissement, lors de votre réunion de rentrée. La longue énumération de ces points met en évidence la crise de l’école, de l’Education nationale dans son ensemble et par voie de conséquence celle de ses personnels.

Chacun avec des raisons différentes, nous nous sommes engagés dans ce métier complexe de chef d’établissement. Chacun et chacune, nous sommes conscients de l’importance de l’école et nous avons, dans nos familles, chez nos amis, des exemples de réussite et de progrès.

Mais, depuis quelques temps, l’école est devenue non plus une chose politique mais un pur enjeu politicien, une chose avec laquelle chacun joue, en prétendant que la solution trouvée est meilleure que celle du voisin. En parallèle, les moyens accordés diminuent. Cette semaine, un député prétendait qu’il y avait trop d’enseignants dans le primaire qu’il fallait les redistribuer, comme si on pouvait passer facilement du 1er au second degré. Les personnels ne sont ni des données ni des paquets de lessives, mais des êtres humains avec une formation, une sensibilité, une histoire.

Nous-mêmes, anciens dans la profession que nous sommes, nous constatons que les emplois de contractuels, que nous avions dénoncés dans le cadre de la Loi de la transformation de la fonction publique, ne suffisent plus à compenser les postes vacants.

Et, dans ces conditions nettement dégradées, avec des moyens qui profitent davantage aux établissements privés qu’aux établissements publics (voir les derniers éléments publiés sur le H/E et sur le pacte), on nous demande de continuer à rendre compte de notre politique et de notre action.

Aussi, nous souhaitons que les différents groupes de travail qui seront mis en place dans l’année se déclinent avec cette simple ligne directrice : la qualité de vie au travail.

Si on prend l’exemple du numérique, nous sommes chacun d’entre nous avec un nombre très important d’applications, qui ne dialoguent pas entre elles, qui éloignent les familles des réalités des établissements. Pire : les applications sont pensées par des entreprises externes, qui imposent leur logique du travail à l’Education nationale. Or c’est à l’Education nationale elle-même et aux organisations syndicales de se saisir vraiment de cette question et de faire ressortir, secteur par secteur, ce qui ne va pas, de manière à ce qui ne fait pas sens, ce qui déforme les métiers actuels et génère de la souffrance, soit pris en compte par l’institution elle-même. A défaut, en externalisant ses besoins, l’institution se rend elle-même responsable de la souffrance au travail généré.

Si l’on prend l’exemple des calendriers, nous vous avons alerté sur le fait que les calendriers de fin d’année notamment, avec l’ensemble des procédures d’affectation était infernal. Nous avons discuté en GT du fait que nous ne souhaitions pas que le 3ème tour de juillet soit mis en place. Ce 3ème tour a été maintenu. Dans sa communication, le pouvoir actuellement en place n’a de cesse d’évoquer la reconquête du mois de juin. Ce calendrier laissait à penser qu’il fallait aussi reconquérir le mois de juillet… Ces messages politiques, à destination d’un certain électorat, laissent à penser que les fonctionnaires que nous sommes, ne travaillons pas suffisamment.

Madame la Rectrice, ce dont nous avons besoin, ce n’est pas que vous nous disiez que vous avez confiance en nous. Ce dont nous avons besoin, c’est que lorsque nous vous alertons sur des procédures qui ne font pas sens, ou qui demandent des aménagements qui parfois ne tiennent qu’à 1 jour ou 2, vous preniez en compte ce que les OS font unanimement remonter.

Nous comprenons que dans la position qui est la vôtre, vous êtes garante de la mise en oeuvre de la politique gouvernementale et des réformes. Pour autant, dans les conditions dans lesquelles nous sommes en Normandie, nous souhaitons que nos remontées soient davantage prises en compte, non pas parce que nous sommes des organisations syndicales, mais parce que les remontées du terrain montrent que les conditions d’exercice des différents métiers de l’éducation nationale et les nôtres en particulier, sont en tension. C’est ce que traduisent les longs applaudissements de nos collègues, après notre déclaration commune.

Je vous remercie madame la Rectrice.