Le Rapport Social Unique (RSU) 2022-2023 a été présenté au CSA ministériel du 7 mai 2024.
Le RSU a pour objet de faire ressortir, sans finalité d’exhaustivité, des données permettant d’analyser l’évolution des corps de l’Éducation Nationale. Cette analyse doit contribuer à l’évaluation des conséquences de la définition des lignes directrices de gestion.
Quels principaux constats pour le corps des personnels de direction :
Un corps qui attire de moins en moins
Le taux de candidature fléchit aux concours de direction avec quatre candidats présents pour un poste contre cinq en 2021. Ce constat est également valable pour le recrutement des inspecteurs qui est à son plus bas niveau depuis 2008, et qui s’établit à trois aux concours d’inspection (quatre en 2021).
Pas de surprise, des conditions de travail inacceptables, des réformes incessantes contraires à l’éthique de nombreux personnels de l’éducation nationale et des rémunérations qui ne reflètent pas l’investissement et le temps de travail des personnels de direction, ne peuvent que conduite à ce premier constat.
Un corps qui se féminise
Si le corps est actuellement composé de 54% de femmes, elles constituent 66% des lauréates au concours 2022.
Mais les femmes restent sous-représentées dans les postes de chefs
Les femmes ne représentent que 43,2% des chefs mais 63% des adjoints.
Et sous-représentées pour l’accès à la hors classe et l’échelon spécial
De même, si le taux de promotion à la hors classe est équivalent femmes /hommes (mais très bas : 9,5%), moins de femmes sont promouvables (2717 femmes pour 2853 hommes). Cet écart s’accroît pour l’accès à l’échelon spécial : 489 femmes pour 841 hommes.
Nous pensons que ces écarts sont liés notamment aux conditions de travail qui ne permettent pas à chacun et chacune de postuler aux postes de chefs dans des conditions de maintien d’un équilibre vie personnelle/travail.
Nous pensons également que certains biais d’évaluation sont en défaveur des femmes et contribuent aux écarts constatés précédemment .
Un taux à la hors classe très insuffisant
Le ministère s’est engagé dans un processus d’augmentation continue du taux de promotion à la hors classe en le fixant à 11% en 2022 (contre 9,5% en 2021) pour atteindre 15% en 2025, afin d’obtenir un nombre de promotions à la hors classe plus conséquent.
Ce taux reste néanmoins très insuffisant puisqu’il s’établit à 30% pour les corps d’inspection.
Évolution de la part résultats de l’IFRR
L’évaluation annuelle conduit selon le ministère à des clefs de répartition, pour la première cohorte, qui aboutissent à un versement annuel minimal en décembre 2022 de 667 € pour 75 % des personnels, 1 333 € pour 15 % d’entre eux, et jusqu’à 2 000 € pour 10 % des personnels les plus méritants. Pour le snU.pden-FSU, il est indigne d’écrire que seuls 10% des personnels de direction constituent la part des plus « méritants ». Nous devrons être particulièrement attentifs au passage au RIFSEEP qui devrait corriger cette anomalie inacceptable. L’ensemble de ces constats montre que des progrès très importants restent à obtenir pour le corps des personnels de direction. Nous ne pouvons pas nous satisfaire des constats rapportés par ce RSU. Pour cela, nous avons besoin d’un syndicalisme de transformation sociale puissant. C’est ce à quoi participe le snU.pden-FSU.