Comme pour les pactes il y a quelques semaines, le Ministère vient de récupérer en douce les HSE encore non consommées. Et pour cause, les HSE – Heures Supplémentaires Effectives -, comme leur nom l’indique, sont destinées à rémunérer des heures effectuées ponctuellement et pas à rémunérer du travail qui sera peut-être fait.
Nous voilà encore mis devant le fait accompli, nous, chefs d’établissement, qui sommes en première ligne :
– Comment expliquer aux familles que nous mettons fin brutalement à tous les dispositifs d’aide (tutorat, soutien, devoirs faits) et aux différents projets, puisqu’il n’y a plus de quoi payer les intervenants ?
– Comment expliquer aux personnels que nous ne sommes pas capables de tenir les promesses faites avant les vacances et qui les ont peut-être amenés à travailler gratuitement si nous n’avons pas pris le temps de valider les heures dans l’application ? Comment préparer la rentrée prochaine en étant dans l’incertitude quant aux moyens qui seront donnés et peut-être repris en cours d’année ?
– Comment faire fonctionner les établissements alors que se profilent les examens blancs, les projets de fin d’année, etc. qui nécessitent de faire venir en plus les enseignants et que nous devons tenir jusqu’à début juillet ?
– Comment répondre aux demandes institutionnelles, notamment celle sur le remplacement de courte durée (RCD) sans heures pour le faire ?
Nous sommes consternés devant ces pratiques, nous sommes en colère face au discours gouvernemental qui ose dire que l’école est une priorité, alors qu’en coulisses, nous constatons qu’il n’en est rien : suppression de postes d’AED (assistants d’éducation – surveillants), non remplacement de professeurs absents faute de remplaçants titulaires et même contractuels, formation continue qui disparaît alors que les besoins n’ont jamais été si grands, la liste est longue et connue. Même les priorités que le Président et le Premier Ministre ont claironnées haut et fort ne pourront pas être honorées. Quelle est la prochaine étape ?
Conséquence ? La désaffection pour nos métiers – « les plus beaux métiers du monde » pendant un temps – ne touche plus seulement les étudiants : nombreux sont maintenant les personnels qui cherchent une porte de sortie en raison de la maltraitance institutionnelle.
Allons-nous nous continuer à nous laisser traiter ainsi, en découvrant presque par hasard des décisions qui ont un impact considérable sur le fonctionnement des établissements et qui sont même irresponsables dans le contexte actuel ?
Non ! Le snU.pden-FSU en appelle à la convergence avec les autres syndicats de PERDIR et des personnels de l’Education Nationale pour contrer cette offensive jamais vue et organiser la résistance en proposant des actions collectives pouvant prendre la forme dans un premier temps :
- d’une rencontre avec le Ministre pour obtenir le rétablissement des moyens pris aux établissements
- d’un boycott des réunions institutionnelles sur la mise en place du « choc des savoirs »,
- d’un boycott administratif concernant les enquêtes chronophages, et de tout ce qui ne nuit pas à nos élèves,
- du refus de la mise en place des groupes de niveaux (rappel : https://snupden-fsu.fr/index.php/2024/04/08/petit-guide-a-lusage-des-chefs-detablissement/),
- d’un appel à la manifestation nationale du samedi 25 mai 2024