Suite au drame qui s’est produit à Viry-Châtillon, le gouvernement, toujours soucieux de conduire une politique qui colle à l’actualité, agite à nouveau les médias par la mise en scène de la restauration de l’ordre dans une école où l’irresponsabilité et le laxisme seraient installés.
Avec l’annonce d’un nouveau plan violence brossé à la va vite et à appliquer du jour au lendemain, la recette, agrémentée d’une obsession pour les conseils de discipline, promet de n’être rien d’autre qu’une resucée de sarkozysme brandissant soit ce qui existe déjà, soit ce qui n’existe plus faute d’avoir montré son efficacité. Le discours démagogique et irresponsable sur la transformation des internats d’excellence en centres éducatifs fermés revient à point nommé et le renforcement des EMS et du nombre des AED est mis en avant avec des effectifs qui ne gonflent que les effets d’annonces.
Est-ce bien ce même gouvernement si généreux en rodomontades qui recule dans les faits devant les atteintes à la laïcité lorsqu’il laisse exposer les personnels de direction à la violence de l’extrémisme religieux ? Lorsqu’il ne présente comme réponse que la mise à la retraite d’office ? Faible au fond avec les ennemis de la République mais violent avec ceux qui la servent au quotidien…
Une fois encore :
- l’école sert de bouc émissaire commode et le travail conduit chaque jour sur le terrain par ses personnels dans des conditions difficiles est méprisé.
- l’école et ses personnels sont dévalorisés et maltraités. Il est insupportable de laisser entendre à l’opinion que la violence dont les élèves sont victimes est une violence scolaire et qu’elle est l’effet d’une carence scolaire.
Non, Monsieur Attal, non, Monsieur Macron, la violence n’est pas un phénomène scolaire, ce n’est pas un fléau qu’engendre notre École, c’est un fléau social que notre École subit !
Non, la solution ne sera pas une fois de plus dans des protocoles destinés à recadrer le travail des professionnels qui la font vivre.
L’école a besoin d’être soutenue par des actes, par des moyens réels – à commencer par ceux qui sont laissés sans contrôle à l’école privée – et par une reconnaissance de la professionnalité de ses personnels.
Elle a surtout besoin d’une politique qui ne fasse pas le lit de la violence sociale.
Bureau national
Le 5 avril 2024