Une rentrée à l’école d’Harry Potter, en mode « apprenti sorcier » ?

Cette rentrée, au-delà du contexte sanitaire dégradé et anxiogène, est marquée par plusieurs éléments inquiétants pour notre système éducatif :

  • Les suppressions de postes et la dégradation des conditions d’enseignement dans les établissements alors que les deux dernières années scolaires nécessiteraient une politique d’éducation ambitieuse pour encadrer les élèves et leur permettre de partiellement récupérer les déficits d’enseignements liés à la crise sanitaire de la covid19 ;
  • Un baccalauréat général qui devient local avec des textes publiés fin juillet (!) pour une mise en œuvre à cette rentrée, des interrogations sur le DNB, autant d’éléments qui ne permettent pas, une fois encore, de travailler avec les équipes, de communiquer aux élèves et parents, dans des délais compatibles avec une saine organisation ;
  • Un protocole sanitaire qui, sans résoudre les critiques émises à l’encontre des précédents, permet d’organiser des sorties pédagogiques auxquelles ne participeraient que la partie des élèves dont les parents pourront justifier de manière déclarative, d’un test PCR négatif ou d’une vaccination. Nous imaginons aisément toutes les dérives permises et la boîte de Pandore ouverte par la possibilité de ne pas participer à une sortie du fait d’une justification apportée par les parents !
  • Une rentrée marquée par le début de la mise en œuvre d’une autorité hiérarchique entre les chefs d’établissement et les chefs d’établissement adjoints. Relation d’autorité que nous avons combattue et contre laquelle d’autres n’ont, de fait, qu’une opposition de façade afin d’obtenir une revalorisation indemnitaire des seuls chefs, devenant ainsi acteurs déterminants des opérations de mobilité et de promotions de « leurs » adjoints (pouvant malgré cela être d’un grade et d’une ancienneté supérieure…) détruisant la notion même d’« équipe de direction ».
  • Une réforme de l’Éducation Prioritaire (vidée de son sens) qui renforce la contractualisation au détriment de l’équité territoriale…

Nous pourrions poursuivre la liste tant la transformation du système éducatif voulue par le gouvernement est profonde. La crise sanitaire a accéléré et facilité le processus de changement. Toutes ces évolutions vont dans le même sens : individualisation, contractualisation renforcée, mise en concurrence, affaiblissement des collectifs, que ce soit des EPLE, des personnels ou des élèves. Le snU.pden-FSU, à l’opposé, promeut et défendra un fonctionnement de notre institution, basé sur des règles transparentes, réglementairement établies qui favorisent un traitement équitable sur l’ensemble du territoire. Les réunions de rentrée montrent combien les écarts sont grandissants selon les régions et départements. 

Dans ce contexte participer avec le snU.pden-FSU à un syndicalisme combattif et fidèle à des valeurs sincèrement portées sans concession, sans les abandonner à la faveur de la revalorisation d’une prime dont le principe même est contestable, permet de conserver sens et fierté dans son métier.

Nous poursuivrons notre engagement avec vous pendant cette année que nous vous souhaitons, malgré le contexte, la plus sereine possible.

Igor Garncarzyk,

Secrétaire général du snU.pden-FSU