Une rentrée scolaire et des conditions de travail dégradées

D’ordinaire, il est de coutume d’annoncer que la rentrée scolaire s’est techniquement bien passée. Cette année, pour que les conditions de rentrée soient les moins dégradées possibles, nos collègues proviseurs-adjoints ont passé une grande partie de leur été à travailler. Les équipes pédagogiques ont doublé voire triplé de volume en classe de 1ère  : certaines divisions comportant désormais jusqu’à 50 enseignants dans certains établissements. Dès lors, l’individualisation des parcours vaut autant pour l’élève que pour les enseignants. Chacun connaît les difficultés qui sont les nôtres pour convaincre les collègues de poursuivre leur engagement dans la fonction de professeur principal. Pour les équipes de direction, il est difficile de dire que la rentrée est terminée. En effet, la date des commissions d’harmonisation des épreuves de première n’est toujours pas connue, ce qui paralyse le travail et inquiète légitimement tout le monde. Il faut bien essuyer les plâtres nous dira-t-on. Sauf qu’en l’espèce, l’erreur n’est pas de mise, il en va de l’image même du bac et de notre institution. Bien des choses n’ont pas été pensées, parfois toutes simples, comme le nombre des copies vierges dans les établissements, l’impact des corrections sur les emplois du temps en plein milieu d’année scolaire. Autant de sujets qui posent question et pour lesquels nos collègues sont sans réponse pour le moment.

L’application de la réforme en terminale fait craindre de nouvelles difficultés : comment pourrons-nous assurer un suivi efficace et au plus près des élèves, avec des équipes pédagogiques éclatées ?

Dans les collèges, la crainte d’une baisse des moyens qui porterait préjudice aux dynamiques enclenchées dans les établissements à la suite de la Réforme du collège est légitime. En outre, les politiques à l’œuvre dans certaines collectivités territoriales sont susceptibles de nous mettre en difficulté et nous interrogent grandement au moment même où la Réforme de la Fonction Publique va entrer en vigueur. A ce titre, le snU.pden-FSU réclame des garanties au Ministre de l’Education Nationale.

Nous sommes fonctionnaires, soucieux du Service Public et des valeurs républicaines.  Si être fonctionnaire implique de mettre en œuvre et de faire fonctionner, cela implique également que notre hiérarchie nous apporte soutien et considération. Disons les choses clairement : en fonction des situations, nous ne savons pas toujours clairement si nous sommes considérés comme des personnels d’encadrement ou bien comme des exécutants dont on surveille au plus près les tâches de travail. A l’heure où les médias s’interrogent sur le management à l’œuvre au sein de notre institution, nous avons besoin de réponses claires. Face à nos problématiques quotidiennes, nos difficultés récurrentes et le silence du ministère, la souffrance au travail de nos collègues n’est pas un vain mot mais bien une réalité tangible, tout comme l’épuisement professionnel.

Au sein de la FSU, le snU.pden-FSU revendique une amélioration des conditions de travail et une reconnaissance des personnels de direction et de l’ensemble des personnels de l’Education Nationale. Plus que jamais, l’engagement syndical doit permettre d’infléchir les politiques à l’œuvre de manière à ce que notre action quotidienne soit reconnue et qu’elle fasse sens pour nous-mêmes et aux yeux de l’ensemble de la communauté éducative.

Paris, le 14 octobre 2019

Samuel Lautru

Secrétaire général adjoint du snU.pden-FSU