Réforme du baccalauréat et de l’organisation des enseignements en lycée, affaiblissement de l’enseignement professionnel initial en lycée professionnel, régionalisation des DRONISEP, projet de renforcement de l’individualisation des carrières et de la considération du « mérite », réforme de la formation des enseignants, affaiblissement annoncé du paritarisme et tout cela sans circulaire de rentrée qui définisse une perspective synthétique de l’action gouvernementale.
Nous pourrions ajouter à cet inquiétant tableau le relatif échec de Parcours sup qui n’a pas été plus efficace que la procédure précédente pour permettre l’affectation des nouveaux étudiants et qui de plus ouvre la porte du principe de la sélection à l’entrée de l’Université et renforce le poids de l’origine sociale des élèves dans les procédures d’affectation ; nous pourrions également ajouter les déclarations de Monsieur le Ministre sur la politique de pilotage par l’évaluation qu’il voudrait développer alors que nous en connaissons les désastreuses conséquences dans les pays qui l’ont mises en œuvre et dont beaucoup reviennent aujourd’hui.
Des textes nécessaires au bon fonctionnement des E.P.L.E. ne sont toujours pas publiés, c’est le cas par exemple de ceux qui portent sur les missions des professeurs principaux en collège et lycée.
Toutes ces réformes engagées ou à venir, les absences ou les retards dans la publication des textes renforcent la charge de travail des personnels de direction. Le rythme imposé par Parcours sup peut en constituer le prototype ; il en sera de même avec la réforme du lycée qui au delà des inquiétudes de fond concernant la complexité des choix pour les élèves et leurs familles et des craintes légitimes sur une mise en concurrence des établissements en lien avec les procédures d’affectation dans l’enseignement supérieur, imposera des organisations chronophages.
Quel est le sens de l’absence de circulaire de rentrée ? La volonté politique de ne pas rendre lisible les réelles finalités des réformes engagées, celle de renforcer la mise en concurrence des E.P.L.E. et des personnels en se servant des concepts d’ « autonomie accrue » et de « mérite » ?
Cette absence de circulaire dans un contexte de multiplication des réformes nous inquiète. L’exercice de l’autonomie de nos établissements ne doit s’exercer que dans un cadre clairement défini par l’État et du cadre statutaire de la fonction publique de carrière. Ces deux éléments se justifient d’autant plus que le poids des Régions augmente.
Dans ce contexte de fragilisation de l’Éducation Nationale, le snU.pden-FSU est attaché à des valeurs mises à mal, notamment
- que l’État demeure le garant d’un cadre national permettant un traitement équitable des élèves, des familles et des personnels sur l’ensemble du territoire, indépendamment de la richesse locale du Département ou de la Région
- le maintien des fondamentaux de la carrière dans le cadre statutaire de la Fonction Publique.
C’est pour permettre le développement de cette deuxième valeur centrale que nous avons proposé la mise en œuvre d’un barème pour les opérations de gestion des personnels de direction.
Igor Garncarzyk,
Secrétaire général du snU.pden-FSU