Les mouvements sociaux se multiplient EPHAD, SNCF, Étudiants, Retraités, Urgentistes, autant de champs de contestations des réformes en cours. Toutes les réformes gouvernementales vont dans le même sens : moins de Service Public, accroissement des mises en concurrence et des contractualisations, volonté de simplification au détriment de la qualité du dialogue social (par la fusion des Comités Techniques et CHSCT par exemple, …)
Alors que le document d’orientation «Pour la concertation « Refonder le contrat social avec les agents publics » précise en début de texte que « la transformation de l’action publique ne pourra être menée à bien sans redonner sens et confiance à ceux qui font vivre le service public au quotidien et restent profondément attachés à ses valeurs », nous voyons se dégrader au quotidien toutes les structures dans lesquelles s’incarnent les valeurs fondamentales de notre République solidaire.
L’Université entre progressivement dans une phase de sélection généralisée des futurs étudiants, la Santé devient un marché, y compris les complémentaires dont les Mutuelles elles-mêmes qui offrent des « paniers de soins », non plus en fonction des besoins de chacun mais en fonction de ses moyens. Des services hospitaliers d’urgence qui ferment, des services hospitaliers qui se réorganisent, non pas pour mieux soigner, mais pour être économiquement rentables. Des fermetures de voies ferrées, un accroissement du fret routier au détriment du rail, en opposition avec tous les principes du développement durable… Est-ce cette société que nous voulons ? Non.
Pour notre secteur éducatif, les mêmes processus sont à l’œuvre.
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Le rôle des branches professionnelles est renforcé dans l’apprentissage. Celui-ci doit se développer au sein des LP au détriment du statut scolaire. La réorganisation de l’orientation au profit des Régions nous interpelle : l’objectif est-il d’accompagner la loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants) ? Ainsi, l’individualisation des parcours des élèves en lycée et la mise en œuvre de Parcours Sup vont renforcer la prime au plus averti tout en permettant à l’État des économies substantielles.
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L’abandon programmé des CIO, sans concertation, au mépris des personnels est à l’image de cette politique qui, au lieu de renforcer l’investissement pour une jeunesse qui constitue le futur de notre nation, abandonne les structures au sein desquelles les jeunes peuvent disposer d’une information, de conseils, de suivi, dans le cadre d’un service public de l’orientation garant de la neutralité, de la gratuité du service et de l’intérêt premier de l’usager.
Encore plus proche des personnels de direction : la fusion des académies envisagées dans la cadre des nouvelles régions, avec dès maintenant des académies dirigées par un unique Recteur, des EPLE avec un seul chef d’établissement, des fusions ou fermetures d’EPLE au mépris de l’intérêt des élèves et des personnels, des taux de contractuels dans les établissements qui augmentent, accroissant la précarité et l’instabilité. Nos conditions de travail s’en ressentent fortement.
Le système éducatif a besoin d’évoluer
mais pas dans n’importe quelles conditions
Oui, le système éducatif a besoin d’évoluer. Il l’a toujours fait, contrairement à un discours qui veut imposer une vision figée des Services Publics mammouths de la République.
Oui à une Fonction Publique dans laquelle le statut a toute sa place et son sens, pour permettre en tout premier lieu le développement d’une Fonction Publique au service des citoyens, une Fonction Publique qui mette en œuvre le principe de neutralité, dont son indépendance aux pressions locales, économiques ou autres.
Le snU.pden-FSU prend toute sa place dans les actions de son secteur et apporte tout son soutien à l’ensemble des syndicalistes qui luttent pour maintenir à flot et développer des Services Publics au service des usagers, au service de grandes ambitions pour l’ensemble des citoyens. Les Services Publics de l’Éducation, de la Santé, des Transports, de la Recherche constituent un investissement pour l’avenir, ils ne sont pas que coût. Ils participent à la constitution du socle sur lequel repose notre République fraternelle, solidaire et émancipatrice.
Paris, le 12 avril 2018
Le bureau national