Plusieurs académies ont transmis aux établissements, mercredi 17 juin, en fin d’après-midi la dernière mouture du protocole sanitaire afin de permettre sa mise en œuvre. Ce dernier stipulait la règle du mètre de distance, qui nous fait passer de 4m2 à 3,14m2 par élève !
Nous avons travaillé sur cette base pour organiser les nouvelles modalités d’accueil et informer les familles des organisations retenues dans des délais raisonnables.
Puis ce matin, jeudi 18 juin à 8h39, courriel du ministère avec un nouveau protocole, s’appuyant sur le principe de la « distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible dans les espaces clos » ! Complété de « Si la configuration des salles de classe (surface, mobilier, etc.) ne permet absolument pas de respecter la distanciation physique d’au moins un mètre, alors l’espace est organisé de manière à maintenir la plus grande distance possible entre les élèves et les élèves de plus de 11 ans doivent porter le masque de protection dans la classe. »
Ces formulations et leurs évolutions démontrent la mascarade que joue le ministère. Les contraintes liées aux précautions sanitaires ne permettent pas, dans beaucoup de lieux d’appliquer le « en même temps » présidentiel : en même temps l’accueil de tous les élèves et le maintien de consignes sanitaires porteuses de sens et rassurantes. Ce sont bien ces dernières qui doivent prévaloir dans le contexte actuel.
De même, l’obligation de reprise de scolarité alliée à un discours du ministère relayé par les médias sur l’absence de signalement et de sanction en cas d’absence injustifiée ne peuvent permettre un message crédible sur l’indispensable présence de tous les élèves, notamment ceux pour lesquels le retour serait essentiel et qui n’ont pas rejoint nos établissements.
Arrêtons cette mascarade. La parole et les orientations de notre ministère doivent pouvoir être perçues « fortes et claires » par les familles, les élèves et les personnels. Parole qui ne peut avoir pour seul objectif de libérer les familles de la « charge de garde des enfants » mais de redonner à l’École toute sa place. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Pour le snU.pden FSU, l’exigence de crédibilité de l’Éducation Nationale est plus que jamais d’actualité.
Ces atermoiements ne vont certainement pas ralentir l’opprobre jetée depuis deux semaines sur les personnels épuisés et pourtant irréprochables dans leur extrême majorité.
Où est la bienveillance et l’accompagnement utile et promis, du ministère dans ce contexte ? On les cherche, comme une aiguille dans une botte de foin.
Paris, le 18 juin 2020
Le bureau national