Éducation à la vie sexuelle, relationnelle et affective : des reculs inacceptables et dangereux

La loi du 4 juillet 2001 impose, depuis vingt-trois ans maintenant, trois séances annuelles obligatoires, consacrées à la vie affective et à la sexualité, pour tous les élèves français, par groupes d’âge homogène, de l’école primaire au lycée. Nous étions nombreux à demander depuis longtemps à ce que des programmes cadrent et renforcent ces séquences qui ont souvent des difficultés à être intégralement mises en œuvre.

 Les programmes étaient enfin prêts à être publiés. Au lieu de rapidement les valider, le gouvernement, cède à la pression des groupes politiques et des associations les plus conservatrices, rétrogrades, souvent liés avec la droite intégriste et l’extrême droite.

Alors que l’Ecole de la République a besoin de textes appuyant l’action et la formation des enseignants pour rendre pleinement effective et reconnue ces séquences obligatoires, le gouvernement recule et cède face à la campagne de désinformation menée par les groupes réfractaires à ces séquences obligatoires.

Alors que l’éducation à la vie sexuelle, relationnelle et affective permet d’apprendre la notion de consentement, d’apprendre à dire non, alors qu’elle est également un moyen de lutter contre les violences sexuelles dont sont victimes les enfants, le gouvernement recule.

Nous exigeons que les programmes, tels qu’ils avaient été élaborés, soient rapidement publiés sans modification.

Les propos ministériels, notamment du ministre délégué Alexandre Portier déclarant que le projet en l’état « n’est pas acceptable », montrent la sensibilité déplorable de certains membres du gouvernement aux arguments fallacieux des opposants aux programmes.

Dangereux également pour les portes ouvertes contre d’autres enseignements qui sont parfois contestés dans plusieurs disciplines. Pensons par exemple à l’enseignement du fait religieux. Lorsque certains détracteurs des programmes élaborés pour la vie sexuelle, relationnelle et affective proposent de donner le choix aux parents de permettre ou non à leurs enfants d’assister à ces séquences, en leur enlevant leur caractère obligatoire pour toutes et tous, nous voyons l’engrenage dangereux dans lequel il serait inimaginable de mettre le doigt. Ce serait renforcer toutes les forces qui refusent une éducation républicaine, émancipatrice, offerte, dans le cadre de l’Ecole laïque à tous les enfants de la République, indépendamment de leurs croyances, de leurs origines.

La validation et la publication des programmes initiaux seront les témoins du type d’Ecole voulu par le gouvernement, une Ecole de l’Emancipation ou au contraire l’Ecole du renoncement.

Pour le snU.pden-FSU, un seul choix, celui d’une Ecole progressiste et émancipatrice.