Le sujet de Français choisi cette année a de quoi surprendre : les éléments fournis dans le paratexte guident assez peu les élèves. « La scène se déroule, après la seconde guerre mondiale, dans la ville de Blémont qui a subi d’importantes destructions. » Mais le fond du sujet n’est pas abordé ni même suggéré. Aux élèves de comprendre. On a parfois connu des éléments davantage bienveillants.
La question 7 de grammaire et de compétences linguistiques, qui consistait à réécrire deux phrases au discours indirect laisse perplexe et on peut se demander qui, parmi nos élèves ordinaires, serait réellement en mesure de répondre aux attentes ministérielles. S’il s’agit de montrer que le niveau baisse, le choix du texte est parfait.
La photographie choisie n’illustre même pas la scène décrite dans le texte et elle peut induire les élèves en erreur.
Quant à la dictée, la syntaxe du texte et sa cadence ont perdu une partie de nos élèves en route, soyez-en sûr. Le sujet du texte choisi, à l’heure où de nombreuses académies se posent la question des réseaux des établissements et des fermetures de collège nous laisse littéralement les bras ballants, puisque l’auteur évoque des établissements détruits par la guerre et des élèves scolarisés dans un bar et déclamant Racine. Une réflexion en passant : cette description littéraire est-elle à rapprocher du projet de mise à disposition de locaux vacants par les bailleurs afin d’y « installer des classes au plus près des élèves des cités »? Que doit-on comprendre, d’autant que la mention « d’après Marcel Aymé » laisse à penser que le texte a fait l’objet d’une réécriture. Qui s’est fait plaisir ? Et dans quel but ?
Passons aussi sur le choix de l’auteur, pas spécialement connu pour être un fervent progressiste.
On préfèrera nettement le sujet d’Histoire-Géographie…
Samuel Lautru
Paris, le 29 juin 2018,
Pour le Bureau National