Plus que jamais, la session 2021 du bac nécessiterait, pour les élèves comme pour les personnels, un cadre, une gestion responsable et une visibilité. Mais, dans le cadre de la prolongation de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement institutionnalise l’improvisation.
L’ordonnance datée du 26 décembre 2020 donne les moyens au ministère de modifier l’organisation du bac jusqu’à quinze jours avant le début des épreuves : « [s’]agissant des épreuves des examens ou concours, ces adaptations peuvent porter, dans le respect du principe d’égalité de traitement des candidats, sur leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d’organisation, qui peut notamment s’effectuer de manière dématérialisée.Les adaptations apportées en application du présent article sont portées à la connaissance des candidats par tout moyen dans un délai qui ne peut être inférieur à deux semaines avant le début des épreuves. » (art. 3) Précisons que le texte élargit la mesure à l’ensemble des diplômes de l’enseignement supérieur, examens et concours.
Une fois de plus, le ministère fait le choix de l’impréparation, méprise la réalité des conditions de travail des personnels et sous-estime les difficultés des élèves confrontés à une situation éducative et pédagogique inédite : comment préparer dans des bonnes conditions les lycéens sans connaître le nombre d’épreuves, leur contenu ou leur mode de passage ? Comment assurer l’égalité des lycéens si le passage en distanciel était retenu en considérant la fracture numérique dont la réalité a été confirmée lors du premier confinement ? Comment organiser en quinze jours des examens dans les établissements ? Les interrogations, les inquiétudes sont nombreuses.
Plus généralement, l’adaptabilité ne doit pas devenir la règle pour l’organisation d’épreuves nationales dont les précédentes sessions avaient déjà été perturbées jusqu’à la dernière minute (report des épreuves écrites du DNB 2019 en raison des fortes chaleurs ; décision tardive du passage en contrôle continu des épreuves de français du baccalauréat en 2020…).
Pour le snU.pden FSU, il est urgent de réunir toutes les parties d’ici la fin du mois de janvier 2021 afin d’arrêter les modalités retenues pour tous les examens du second degré : indispensables au bon déroulement et à la réussite de ces épreuves nationales, ces décisions devront rapidement définir un cadre national permettant à la fois d’anticiper les aléas sanitaires et de garantir à chacun la préparation la plus sereine possible.
Bobigny, le 13 janvier 2021
Le bureau national