Billet d’humeur : la casse, ça suffit !

Après EDF, après la Poste, après l’Hôpital, l’Ecole ne doit pas être livrée aux requins du libéralisme. Ce bien commun, fruit de deux siècles de construction, dont les valeurs (la laïcité et l’indépendance) sont garanties par les statuts de ses personnels ne doit pas être livré aux dirigeants économiques dont les objectifs pécuniaires et financiers n’ont plus grand-chose à voir avec les lumières de la République et la formation éclairée de nos élèves, ces futurs citoyens qui seront les défenseurs de la République et de la démocratie face à la barbarie qui menace.  

Le président Sarkozy prônait le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux : chacun à sa place se demandait comment on pourrait vivre son quotidien avec seulement la moitié des facteurs, la moitié des enseignants, la moitié des personnels soignants… Curieusement plus aucun responsable politique en exercice actuel du pouvoir n’en parle et pourtant…

Le président Macron, en bon filleul politique a trouvé la parade par une dé-fonctionnarisation des services publics passant par une déclassification des personnels enseignants et une refonte totale de leurs missions, l’apparition de nouvelles fonctions (professeurs associés …). Il opère également un rapprochement dangereux avec l’enseignement privé sous contrat qui deviendrait la référence en terme d’efficience, un modèle dont il faudrait s’inspirer.

Nous ne sommes pas face à une opposition « système existant archaïque » contre « système moderne et d’avenir », mais une opposition entre une école qui reste dans le giron de la République dans son organisation et ses personnels et une école « prestataire de services » avec un cahier des charges dicté par le ministère. Si nous n’y prenons pas garde, il n’y aura plus que des établissements sous contrat sous la hiérarchie de l’Eglise ou sous la hiérarchie des entités locales (Communautés de Communes, Conseils départementaux et/ou régionaux). 

Nous demandons un rattrapage salarial de l’ensemble de la fonction publique par une revalorisation du point d’indice, de revaloriser certaines fonctions par une révision des grilles indiciaires et que les montants des calculs de retraites incluent ces mesures (ce qui n’est pas le cas pour tout ce qui est prime ou indemnité) pour nous, mais aussi pour toutes les autres fonctionnaires.

Bruno Baire

Le 17 mai 2023