Casse programmée de notre société ?  Le gouvernement continue !!! Pactes, réforme de l’enseignement professionnel, refus du retrait de la loi retraite…

Des « Pactes » inacceptables qui doivent se solder par un refus massif

Le snU.pden-FSU constate le refus du gouvernement et du ministère d’écouter les syndicats et de prendre en compte les demandes de la profession. Les Pactes, premier et second degrés, enseignement professionnel, définis par le Gouvernement sont inacceptables. Le snU.pden-FSU appelle les personnels – enseignants, CPE et PERDIR – à informer le plus largement sur la réalité et les conséquences du Pacte, et à organiser par tous les moyens possibles son refus.

La revalorisation indispensable pour rattraper la perte de pouvoir d’achat et rendre nos professions à nouveau attractives est indispensable. Les mesures du Pacte n’y répondent aucunement. Faut-il rappeler qu’il n’y a pas assez de diplômés bac+3 et bac+5 pour répondre aux besoins du secteur public et du secteur privé.  Ne pas nous revaloriser privera l’Éducation nationale des diplômés nécessaires. Les premiers chiffres des résultats des admissibilités des concours de recrutement le prouvent. Mais peut-être est-ce le but du gouvernement qui espère trouver des contractuels plus malléables et poursuivre ainsi la casse progressive du statut ?

Ce ne sont pas les 1000€ de prime qui permettront aux personnels de direction d’accepter ces pactes aux effets désastreux pour l’Éducation Nationale.

Enfin, alors que nous arrivons au terme de cette année scolaire, que la préparation de la prochaine est bien engagée, de nombreuses informations essentielles à sa conception ne sont toujours pas disponibles pour la construire sereinement. Sans compter l’absence de moyens : les quelques heures qui arriveront – on ne sait quand, on ne sait comment – ne permettront pas de mettre en place la consolidation en 6ème, ni le remplacement des heures sans enseignants (dont la plupart sont de la responsabilité de l’institution). Mais qu’importe pour le ministère : il a communiqué haut et fort. Et comme d’habitude, il laissera la gestion des problèmes au local.

Pour toutes ces raisons, le snU.pden-FSU appelle les personnels de direction à ne pas engager la mise en œuvre du pacte dans les EPLE.


Poursuite de la destruction de l’enseignement professionnel sous statut scolaire

La fermeture envisagée de sections entières dans l’enseignement professionnel sous couvert de la volonté d’agir en fonction d’une adéquation à l’emploi local est une aberration. L’enseignement professionnel a une autre ambition que celle de fournir de la main d’œuvre locale disponible. Le recours systématique à l’apprentissage, en réduisant drastiquement la partie consacrée à l‘enseignement général est symbolique d’une conception tout aussi régressive de l’enseignement professionnel, en le livrant aux mains des régions et des entreprise locales. Abandon de la fonction émancipatrice de l’enseignement professionnel recroquevillé sur l’adaptation à l’emploi. Y compris dans cette logique d’employabilité, cette conception de l‘enseignement professionnel conduit sur la mauvaise voie. Croit-on vraiment que les emplois ne vont pas évoluer en 43 ans ? Comment nos élèves, futurs travailleurs, seront-ils en capacité de s’adapter aux évolutions inéluctables de leur secteur d’activité ? Comment pourront-ils être mobiles, et professionnellement et géographiquement ? Seront-ils contraints de rester dans le même secteur d’activité toute leur vie alors qu’ils l’auront choisi à 14 ou 15 ans ? Même les entreprises ne peuvent cautionner cette évolution : si elles peuvent y trouver leur compte à court terme, la situation deviendra intenable à moyen et plus long terme, car elles ne disposeront plus de la main d’œuvre, des techniciens et des cadres dont elles auront besoin.


La fermeture de sections professionnelles pour la prochaine rentrée a été annoncée quelques jours avant la saisie des vœux d’affectation par les élèves de 3ème. Elle remet en cause le travail mené depuis des mois, parfois davantage, avec des jeunes qui ont construit un projet professionnel en allant aux journées portes ouvertes, en participant à des mini-stages ou des immersions, en échangeant avec les PSYEN et les professeurs principaux. Tout cela est balayé dans le mépris le plus total pour tous.


Et que dire des annonces consistant à envoyer brutalement les PLP faire du soutien en 6ème ou à devenir PE ? L’Éducation nationale n’est pas un tetris©, les personnels ne sont pas interchangeables, pour boucher les trous créés par le ministère. Ils ont des qualifications et une expérience qui doivent être utilisées à bon escient : le respect des personnels, c’est aussi et avant tout le respect des élèves et du service dû aux usagers.

Le 6 juin, forte mobilisation unitaire pour soutenir le projet de loi d’abrogation du report à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite

Le 8 juin sera débattue à l’Assemblée Nationale et nous l’espérons votée une proposition de loi visant à abroger le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Cette proposition de loi déposée par le groupe LIOT, dans le cadre de sa niche parlementaire, propose également une conférence de financement permettant le maintien à l’équilibre du système de retraite par répartition. Le snU.pden-FSU souhaite que le processus démocratique aille jusqu’au vote. Il serait désastreux pour notre démocratie que la mobilisation d’artifices juridiques, tel que l’article 40 de la constitution* empêche l’Assemblée d’enfin se prononcer sur cette loi inique. La représentation nationale doit s’exprimer. Pour engager le plus grand nombre de députés à voter ce projet de loi, le snU.pden-FSU avec l’ensemble des fédérations syndicales dans un cadre unitaire, appelle les personnels de direction à une journée de grève et d’actions.

Cette journée d’action du mardi 6 juin sera également un temps fort pour marquer la volonté unitaire d’obtenir une véritable amélioration des rémunérations, permettant dans un premier temps au moins de compenser l’augmentation du coût de la vie avant d’engager la revalorisation nécessaire suite aux années de blocage du point d’indice qui a, rappelons-le, entraîné une perte de rémunération aux alentours de 20% pour les fonctionnaires et rapproché les plus bas traitements du SMIC.  La valeur du point d’indice devrait aujourd’hui être d’au moins 5,60€ et non 4,85€ pour simplement compenser la perte de pouvoir d’achat depuis 2010.

Les rencontres avec la première ministre des 16 et 17 mai permettront aux organisations syndicales de le lui rappeler. Le rattrapage est indispensable au regard des chiffres alarmants du nombre d’admissibles aux concours de recrutement.

Pour contrer ces réformes régressives, le snU.pden-FSU, avec les autres syndicats de la FSU, appelle à :

  • Prendre contact avec les associations de parents d’élèves et avec les autres syndicats de l’EN qui partageraient notre constat pour continuer à informer sur la réalité des réformes imposées sans concertation et nocives pour toutes et tous, professionnels comme élèves.
  • Organiser l’échec de la mise en place du pacte par tous les moyens possibles.
  • Exiger que les moyens du pacte soient mis au service de la création de postes et d’une véritable revalorisation salariale pour tous.
  • Exiger le retrait de la loi portant l’âge légal de la retraite à 64 ans et le retour à l’âge légal de départ à 60 ans, signer à l’appel de l’intersyndicale la lettre aux députés pour qu’ils votent l’abrogation du report de l’âge de départ en retraite :  https://jusquauretrait.fr .
  • Exiger que de vraies négociations sur les salaires et les conditions de travail soient engagées,
  • Exiger qu’aucune réforme concernant le système éducatif ne soit mise en œuvre sans avoir été présentée, discutée et donc négociée (même si ce mot n’est pas dans le dictionnaire gouvernemental) par les organisations syndicales  

*art 40 : « les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique ».

Bobigny, le 17 mai 2023

Bureau national