Faisons du 17 novembre une grande journée d’action pour les lycées professionnels

Le projet de réforme présenté par le gouvernement, auquel nous nous opposons fermement pour les motifs développés dans une précédente publication, est un élément du choix de société dessiné par le président Macron : une société dans laquelle le prolétariat est asservi à la stricte utilité économique.

L’Éducation peut alors se résumer pour les jeunes de l’enseignement professionnel à une acquisition de compétences techniques, compétences au service de l’entreprise, dans des secteurs en tension du bassin d’emploi de la formation considérée.

Rien n’empêchera alors dans un futur proche que :

  • les compétences à acquérir soient définies par les futurs employeurs et leur validation réalisée par les entreprises ;
  • les personnels de direction, qui ne seront plus nécessairement les présidents du CA, deviennent les exécutants d’une politique d’établissement qui leur échappe.

Ce n’est pas cette société que nous voulons pour la jeunesse de nos lycées professionnels. Ce n’est pas ce devenir que nous voulons pour notre profession.

Une formation émancipatrice avec une forte ouverture culturelle, une formation qui permette des choix plus ouverts que la seule proposition d’emploi du bassin, une formation générale qui permette ensuite des évolutions de carrière, de nouvelles formations. Enfin, une formation qui vise à former des jeunes qui puissent s’épanouir dans toutes les composantes de leur future vie d’adulte : professionnellement, en tant que citoyen dans un monde de plus en plus complexe et qui permette leur plein épanouissement dans les temps de loisirs.

Nous refusons la casse de cet outil dont l’Education Nationale s’était doté depuis des décennies et le renoncement de l’Etat à le garder dans son giron, à l’améliorer et à le financer.

C’est dans ce contexte, dans le cadre d’un EPLE dans lequel la politique d’établissement se construit avec l’ensemble des personnels, collectivités et partenaires que nous, personnels de direction des EPLE, pourrons trouver satisfaction à exercer les fonctions de proviseur et proviseur adjoint.

La réforme proposée va à rebours de ces orientations. Elle recrée la formation professionnelle au service et sous dépendance du patronat, ce contre quoi se sont battues avec succès les générations précédentes.

Pour tous ces motifs le snU.pden-FSU appelle l’ensemble des personnels de direction à s’associer et à soutenir avec force la journée d’action des lycées professionnels le jeudi 17 novembre 

Le Bureau national

Paris, le 16 novembre 2022