Une crise sans précédent…

Est-il besoin de le répéter, nous avons connu une crise sanitaire qui a touché notre pays, crise que nous n’étions pas préparés à subir. Aucun d’entre nous.

Notre administration n’a pas été à la hauteur avec la multiplication de circulaires, d’ordres, de contre-ordres et foires aux questions (FAQ) qui s’incrémentaient de jour en jour jusqu’à faire des documents de 40 pages reçus en plus du reste, mais, et c’est bien là le problème, qui n’apportaient pas de réponse concrètes !

Nous, personnels de direction savons très bien que chacun de nos établissements a ses spécificités.

Lors de la première rencontre à laquelle le snU.pden-FSU a participé avec le Ministre, la seule chose que nous lui avons demandée, était d’avoir des consignes claires, applicables par tous et partout, le plus rapidement possible.

A sa décharge, notre ancien Ministre découvrait sans doute comme nous les annonces par la presse. Gageons que le nouveau Ministre saura exiger du Premier Ministre et du Président un peu plus de respect, en l’associant aux décisions.

Ce que nous avons obtenu n’avait pas ou peu de sens. Nous avons tous (tous personnels confondus) eu le sentiment d’être lâchés en rase campagne (au sens guerrier du terme, largement galvaudé par « nos » « autorités ») …

ET POURTANT nous avons FAIT LE TRAVAIL !

Ce qui n‘a pas empêché le ministre d’attendre le 8 juillet pour reconnaitre ce travail et laissé pendant des semaines s’installer ce qu’on a appelé de cet anglicisme horrible : le profbashing.

Nous avons entendu à de nombreuses reprise, les soignants, EUX, sont des héros, vous, à côté vous n’êtes pas à la hauteur.

Quelle a été la réalité ?

Du matin 8 h au plus tard au soir 19 h au mieux les personnels de direction étaient présents.

De leur côté, en présentiel lorsque des élèves étaient présents et pour assurer une maintenance informatique nombre d’enseignants également étaient « sur le pont ».

Quant à ceux qui étaient chez eux, ils étaient à la tâche du matin au soir : au téléphone, sur les ordinateurs, en classes virtuelles, en communication avec un grand nombre d’élèves par mail, par messagerie instantanée, etc…

Pour autant, l’inégalité s’est renforcée : comment peut-on penser que suivre un cours ou lire un document sur son smartphone (si tant est que chaque élève en ait, ce qui n’est pas le cas) comment peut-on croire que c’est l’École ???

NON l’École à distance n’est pas l’ÉCOLE !

Et « en même temps » on voudrait nous faire croire que le « positif » de cette période permettrait d’envisager de nouvelles formes d’enseignement…

Pour le snU.pden-FSU c’est définitivement NON.

N’oublions pas que l’École est obligatoire pour toutes et tous !

N’oublions pas que l’École est émancipatrice.

N’oublions pas que, faute d’être « premier de cordée », nous sommes bien en première ligne et que c’est à nous qu’on demande des comptes

Alors un peu de considération que diable. Nous sommes affaiblis et affectés par ce que nous entendons et ce qu’on voit se préparer.

Nous ne devons ni nous laisser acheter par des miettes, ni tromper par le chant des sirènes, nous le devons à nos élèves au moins et on nous le doit à nous !

….Impose des réponses sans précédent !!!

Paris, le 9 juillet 2020

Jean Klein