Les arbitrages du PLF et du PLFSS 2026 sont dominés par le discours de la « responsabilisation des individus », c’est-à-dire la volonté délibérée de faire reposer l’effort sur les épaules des salariés, des retraités et des plus précaires.
Le doublement des franchises médicales ou encore la réforme des ALD non exonérantes, les 12 milliards de coupe dans la santé, les EHPAD, le handicap et la protection sociale ne sont pas des mesures imposées par le « bon sens ». Ces choix reflètent le discours dominant des dominants, désormais convenu à force d’être martelé, qui fait de la Sécurité sociale un coût pour la société. Pendant ce temps, les exonérations fiscales pour les plus riches et les revenus du capital sont protégés, puisqu’il s’agit coûte que coûte de maintenir une politique de l’offre qui n’a pourtant fait ses preuves ni sur la croissance ni sur ses hypothétiques effets de « ruissellement ».
Reprise décidément inusable du « there is no alternative » thatcherien pour une austérité qui épargne les chantres de l’austérité.
L’école et les services publics, eux aussi, paient le prix fort de cette mise en crise fiscale. La suppression de postes dans l’Éducation nationale, le gel du point d’indice ne sont pas des économies, mais des renoncements. Troqués contre une suspension de la réforme des retraites en forme de leurre, ces choix valident l’orientation d’un État qui préfère se désengager. Ils signent l’abandon d’un projet de société. Ils préparent aussi, par cette défection de l’Etat, le basculement de l’opinion vers un tout autre projet : celui porté par l’extrême droite.
Le lien vers l’appel de la FSU : Pour la défense des solidarités, de la protection sociale et des services publics : mobilisons-nous le 2 décembre !
