Alors que les rythmes scolaires sont remis une fois de plus sur la sellette par le petit bout de la lorgnette, nous revendiquons qu’avant toute nouvelle évolution de fond du système éducatif les finalités en soient redéfinies et explicitées par les représentants de la Nation afin que les mesures prises le soient dans un cadre global.
L’évolution des dernières années, quel que soit le niveau d’enseignement, de la maternelle à l’enseignement supérieur, tend à abandonner les perspectives d’une éducation nationale à finalité émancipatrice pour aller vers un système de plus en plus utilitariste, pour assurer l’employabilité du futur adulte. D’un système ouvert et donnant des perspectives au plus grand nombre, le système évolue vers des dispositifs de mise en concurrence et sélectifs. L’organisation des enseignements en compétences élémentaires, l’abandon progressif des enseignements pratiques interdisciplinaires et le coup de frein sur l’histoire des arts et les parcours culturels, nouveau DNB, les parcours en Y en lycée professionnel, Parcours sup, autant d’éléments qui alimentent notre analyse.
Les conséquences de ces orientations pour les personnels sont désastreuses. Le gouvernement refusant d’affirmer ses orientations politiques pour l’Ecole, les mesures sont présentées comme techniques (pour relever le niveau) ou de bon sens, selon les cas. La perte de sens engendrée par ce choix de transformation du système est délétère. Pour la compenser, des mesures de contrôle, des impératifs fonctionnels sont déployés : évaluations nationales, mesures du choc des savoirs, différenciation des parcours sur un temps imposé, instructions hors textes,… mettant en difficulté l’ensemble des personnels, dont les personnels de direction.
La pression directe de notre hiérarchie pour imposer des formes de pratiques récusées par le plus grand nombre, au détriment de l’autonomie et de l’engagement responsable des personnels dans leur fonction de cadre, enseignants comme personnels de direction, en est la conséquence directe.
Nous refusons ces orientations et ces formes de pratiques institutionnelles.
Le snU.pden-FSU exige qu’une nouvelle politique éducative soit mise en discussion, avec les organisations représentatives, avec les représentants de la Nation, afin de pouvoir redéfinir les finalités définies pour l’Éducation nationale. Les mesures techniques pour la mise en œuvre en découleront.
Nous exigeons que les valeurs inscrites dans notre devise républicaine retrouvent toute leur place au sein de notre institution.
Pour les élèves tout d’abord. Dans un monde de plus en plus complexe, dans un contexte politique national et international anxiogène, la formation d’un citoyen éclairé, émancipé doit en constituer l’axe principal. Les connaissances et les compétences à acquérir par nos élèves devront être mises au service de la construction de cette émancipation progressive. La coopération et le respect du développement du projet devront prévaloir sur la mise en concurrence et la sélection. La même valeur des trois voies professionnelle, technologique et générale devra se traduire en acte et pas seulement dans des communications déconnectées de la réalité des établissements et des enseignements.
Pour le permettre, il sera nécessaire que le fonctionnement de notre institution redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : la définition des finalités sociétales par le niveau politique, la définition d’objectifs et d’orientations pour y répondre par le Ministère de l’Éducation Nationale et enfin, la confiance, la responsabilisation et l’autonomie nécessaire à l’efficacité de l’action pour les personnels enseignants et de direction, seule voie possible pour permettre la réussite réelle des élèves.
L’amélioration de nos conditions de travail, à la condition de débloquer les moyens nécessaires, s’en trouvera renforcée.
Ce sont pour ces orientations que les personnels de direction militent au sein du snU.pden-FSU. Sans ce regard global, sans définition d’une orientation politique pour l’Éducation Nationale, nous ne pourrons pas retrouver sens à notre travail, il sera impossible d’améliorer réellement nos conditions de travail, nous ne pourrons pas nous épanouir dans notre métier qui devrait retrouver toute sa beauté.
Pour obtenir de réelles avancées, un rapport de force doit être construit contre le pouvoir en place : la journée d’action du 18 septembre est porteuse de cet espoir.
Rejoignez-la, rejoignez-nous !
Bobigny,
Le 3 septembre 2025