On allait voir ce que l’on allait voir … On a vu !

La paie de novembre est tombée et les réactions de déception ne se sont pas faites attendre parmi ceux qui avaient pu croire le discours positif du syndicat majoritaire au sujet du RIFSEEP et les propos de nos différents ministres sur les médias (alimentant le discours anti-chef de certains enseignants persuadés que les personnels de direction se gavent de primes, prix de leur silence ou de leur soumission).

Comment ? La revalorisation tant vantée par le SNPDEN-UNSA et attendue des personnels de direction se résumerait donc à la mensualisation de la « prime pacte » de 1000 euros ?

Ce sont en effet 83 euros en plus que nous toucherons tous les mois et qui seront soumis à l’impôt, alors que le pacte des enseignants s’élève à 1250 euros et qu’il est défiscalisé. Et rien d’autre pour la plupart d’entre nous, quelques miettes pour les autres, et pour tous l’absence de transparence sur l’attribution du CIA (Complément Indemnitaire d’Activité) dont nous découvrirons le montant sur la paie de décembre. Avec un système de quotas qui considère que 20 % des personnels de direction sont très bons et méritent 2250 euros pour leur travail de l’année, tandis que 30 % sont bons et toucheront 1583 euros, et que les 50 % restants se contenteront du minima de 917 euros.

 Le constat est sans appel, et pourtant le titre de la dernière lettre d’info montre que le SNPDEN-UNSA persiste et signe : « Revalorisation des perdirs : comment transformer un vrai progrès en fiasco de communication et de mise en œuvre ? ». Ainsi, le problème du RIFSEEP serait simplement un problème de com et de mise en œuvre ?

Non, 3 fois non !

Le problème du RIFSEEP est qu’il ne revalorise pas nos salaires à la hauteur de nos responsabilités et de toutes les missions qui nous sont confiées, de plus de plus, de plus en plus chronophages, de plus en plus opposées à l’autonomie dont nous sommes censés disposer, de plus en plus susceptibles de diviser les équipes avec lesquelles nous travaillons.

Le problème du RIFSEEP est qu’il promeut un système injuste de primes dont nous savons qu’elles peuvent être modifiées à tout moment, qu’elles disparaîtront au moment du passage à la retraite (et l’addition sera sévère pour les personnels de direction !).

Le problème du RIFSEEP est qu’il met en concurrence les chefs d’établissement et divise une profession qui gagnerait à s’unir pour défendre une refonte de la grille indiciaire, un accès à la hors-classe comparable à celui des IA-IPR (sans attendre 8 ans pour y prétendre) et des conditions de travail ne nous exposant pas au burn-out alors que l’institution nous demande dans le même temps d’être garant de la QVT (Qualité de Vie au Travail) pour nos équipes. C’est urgent, faute de quoi la désaffection des candidats pour le concours de personnels de direction se poursuivra, pendant que les personnels de direction titulaires chercheront des portes de sortie tant qu’il est temps pour eux.

Rejoignez, soutenez le snUpden-FSU et engagez-vous avec nous dans la défense de notre profession !