Reprise du 26 avril, objectif : tenir jusqu’en juillet ?

Cette période de vacances a été l’occasion de nombreuses consultations entre le Ministère et les organisations syndicales. Nous y avons porté les remontées du terrain, tant sur le domaine du numérique que celui du sanitaire.

Du numérique à…..

Les dysfonctionnements des ENT et de « Ma classe à la maison » ont été l’un des sujets traités. Le Ministère s’est étonné de la montée en puissance des deux dispositifs. Si si… C’est vrai. Nous avons rappelé que les enseignants et les chefs d’établissement avaient simplement suivi les consignes relatives à la continuité pédagogique et que, malheureusement, les bugs rencontrés étaient assez prévisibles.

Nous avons :

  • souligné la nécessité de coordonner les politiques territoriales, en particulier sur les ENT.
  • proposé la constitution d’un pôle numérique national, qui intègre l’ensemble des données et facilite le fonctionnement des dispositifs d’information.

Une autre stratégie aurait été possible avec une vision d’ensemble et un pilotage systémique. A l’échelle du territoire, lorsque tous les élèves sont confinés à la maison, il apparaît clairement que le dogme de l’autonomie ne fonctionne pas et que l’on ne peut pas déléguer tous les domaines sans un minimum de coordination.

Croisons les doigts pour que tout fonctionne, dès lundi 26 avril, comme l’a promis Jean-Michel Blanquer. La semaine du 6 au 9 avril ayant été passablement compliquée, bon nombre d’enseignants pourraient à raison considérer que l’on risque une fois de plus de perdre la face auprès de l’opinion, des parents d’élèves et des élèves. Y perdront-ils aussi leur patience ? 

…Un contexte sanitaire encore chargé

À partir du lundi 3 mai, les collégiens peuvent retourner en classe en présentiel, à l’exception des 4ème  et 3ème des établissements situés dans les 15 départements où le virus circule encore fortement : le Nord, l’Aisne, l’Oise, les Yvelines, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, le Val-d’Oise, le Val-de-Marne, l’Essonne, Paris, la Sarthe, la Loire, le Rhône et les Bouches-du-Rhône. Pour eux, la reprise se fait en « demi-jauge ». Les lycéens reprennent également en « demi-jauge ».  Interrogé par les organisations syndicales, le ministère s’est montré très évasif sur ce qui était attendu des établissements pour déterminer les « demi-jauges ». La logique voudrait une alternance en demi-groupes. Mais une nouvelle fois, renvoi au local.

Les auto-tests seront déployés pour les lycéens à partir du 10 mai, avec une journée d’apprentissage pour savoir s’en servir à l’aide de tutoriels dans les établissements. Les enseignants pourront les faire à domicile. La question des autotests a été posée pour les collégiens : nous avons la réponse depuis ce matin. « Les étudiants, lycéens et collégiens peuvent réaliser l’autotest en autonomie (après une première réalisation sous la supervision d’un adulte compétent si besoin) », précise la HAS. Pour les lycéens en PFMP, pas de réponse du ministère à ce stade

Pour l’heure, les examens sont maintenus. Mais sur ces questions, il y a deux discours. Celui du Ministre, qui déclare que tout se passera comme prévu, alors qu’au ministère, on est plus évasif…  Il semble que le grand oral ait du mal à se mettre en place. Rappelons que l’ordonnance n°2020-1694 du 24/12/2020 « relative à l’organisation des examens et concours pendant la crise sanitaire » prévoit l’éventualité d’adaptations qui sont portées « à la connaissance des candidats par tout moyen dans un délai qui ne peut être inférieur à deux semaines avant le début des épreuves ». Nous tenons à dire quand même que la modification des examens, deux semaines avant la date fatidique, nous paraît un délai un peu court et générateur d’erreurs. Le Baccalauréat est donc concerné par ce texte. Le DNB reste jouable encore pour le moment. Sur ces questions, nous demandons des mesures simples, facilement applicables : que chaque établissement public soit centre d’examen, que les élèves puissent choisir entre plusieurs sujets. Il est important de tenir compte des classes qui ont pu être fermées, des scolarités bouleversées du fait des contaminations pendant l’année scolaire.

Afin de terminer cette année chaotique dans les meilleures conditions pour tous, nous demandons de la cohérence et de la visibilité pour les 10 semaines à venir. C’est à cette unique condition que personnels et élèves retrouveront un peu de sérénité.

La vaccination pour les personnels de plus de 55 ans de l’Éducation Nationale semble une bonne annonce. Mais en réalité dans bien des établissements, elle ne concernera qu’une portion congrue de l’effectif. Il faut aller plus vite, favoriser la vaccination de tous les personnels volontaires sans limite d’âge, la grande majorité ayant moins de 55 ans.

Quid de la rentrée de septembre 2021 ?

La prochaine rentrée scolaire interroge tous les personnels de l’Éducation Nationale. Nous devons faire face à des DHG étriquées, des réductions massives de postes à l’opposé du bon sens et de ce que nous vivons au quotidien. Dans les collèges comme dans les lycées, nous ne pourrons pas faire de miracles avec des classes chargées et des élèves qui auront connu presque deux années de scolarité discontinue. Même si les dispositifs d’enseignement à distance ont permis de garder un lien avec les élèves (quand cela fonctionnait !), ces mêmes dispositifs ont été un facteur important d’accroissement des inégalités sociale et scolaire. Nous le disons clairement : les HSA ou les dispositifs de vacances apprenantes ne peuvent pas à eux seuls compenser de tels déficits. Des réductions d’effectifs dans les classes s’imposent tout comme un plan massif de recrutement de personnels enseignants. Croire en l’avenir, c’est investir. C’est une évidence. Encore faut-il qu’elle soit partagée par la tête de l’État.

Le snU.pden FSU continuera de porter les demandes de la profession dans toutes les réunions auxquels il participera. Il pèsera pour que les moyens soient donnés à l’École afin de permettre à tous les élèves d’accéder à une formation leur permettant d’acquérir les savoirs nécessaires à leur vie professionnelle et à leur vie de citoyen.

Bobigny, le 26 avril 2021

Le bureau national