« … pouvoir d’achat, protection face aux risques et implication dans la vie sociale sont les trois piliers sur lesquels sera fondée la politique que je mènerai pour vous garantir une vie meilleure. » (Lettre aux compatriotes d’E. Macron 18 avril 2017)
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ???
Depuis l’arrivée du Président Macron, les fonctionnaires et plus largement la Fonction Publique ne sont plus une priorité pour notre pays malgré ses dires du 18 avril 2017.
Ainsi, l’annonce de la réduction drastique du nombre de fonctionnaires s’est accompagnée depuis sa prise de fonction :
- du report d’un an de la mise en œuvre du PPCR,
- de la poursuite du gel du point d’indice décidée en mai 2017,
- de l’annonce du recours aux contractuels en lieu et place du recrutement par concours ( à ce sujet, on peut s’interroger sur le projet de recourir à des personnels de direction contractuels, quel avenir des EPLE dans de telles conditions?) ,
- de l’augmentation de la CSG non totalement compensée pour les fonctionnaires contrairement aux salariés du privé,
- de l’annonce d’une rémunération au mérite voire individualisée….
Les organisations syndicales avaient demandé l’avancée du rendez-vous salarial prévu par les textes.
Celui-ci a eu lieu le 18 juin dernier ; pour quels résultats ? On serait tenté de dire aucun, car à ce jour le gouvernement ne déroge pas à son objectif de réduction massive de la dépense publique et donc entre autres à la stagnation du pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Au cours de ce rendez-vous, le ministre a seulement annoncé : des « discussions » en cours notamment pour « aller plus loin dans l’individualisation » voire de parler de « salaire au mérite ». Une telle base de rémunération tournerait le dos à l’esprit même du Service Public : un fonctionnaire quelle que soit son affectation a le même déroulement de carrière et peut ainsi se consacrer pleinement à ses missions au service de l’intérêt général. Vouloir à toute force importer dans les fonctions publiques les méthodes de l’entreprise qui dégradent sans cesse les conditions de travail sans améliorer le service rendu, sont un mauvais coup porté tant aux salariés qu’aux usagers des services publics.
Des bouleversements importants, en terme de carrières imposés sans concertation, sont annoncés : recrutement des enseignants par les personnels de direction, règles du mouvement chamboulées…., conduiront à la destruction de notre modèle social structuré autour d’une fonction publique offrant une égalité de traitement à tous les citoyens en tous points du territoire national.
Pour le snU.pden FSU, il est urgent que le Président de la République, son gouvernement et ses députés entendent, enfin, les demandes justifiées des fonctionnaires et y apportent les réponses à la hauteur de l’enjeu : offrir à tous les citoyens, sur tout le territoire, l’accès à des services publics de qualité servis par des fonctionnaires à leur écoute.
Anne-Marie Guichaoua
Pour le Bureau National,
Le 29 juin 2018