Le ministère de l’Éducation nationale poursuit sa politique éducative rétrograde et libérale sans prendre en compte ni l’expertise professionnelle des acteurs de terrain, ni les avis de leurs organisations syndicales, ni ceux de l’ensemble de la communauté éducative. L’amélioration de notre système éducatif exige certes, une ambition politique forte mais également une construction qui soit commune et concertée. Or, le ministre entend imposer de nombreuses transformations et continue de le faire à marche forcée.
Pour nos organisations, ces transformations, par leur contenu et la méthode, vont le plus souvent accroître les inégalités, dégrader les conditions de travail des personnels sans répondre à la nécessité d’améliorer le Service Public d’Education pour assurer la réussite de tous les élèves et l’élévation du niveau de qualification.
Loi
Blanquer : Une réforme qui ne répond pas aux enjeux
Alors qu’il devait s’articuler autour de l’obligation d’instruction ramenée à 3
ans, le projet de loi dit Blanquer « Pour une école de la confiance »
est devenu, au fur et à mesure de ses évolutions, un texte qui bouleverserait
le fonctionnement du système éducatif.
Nos organisations refusent :
- la création des établissements publics des savoirs fondamentaux sans accord des communautés éducatives,
- une reprise en main de la formation des enseignants basée sur une conception du métier réduite à des fonctions d’exécution,
- la fin de l’évaluation indépendante des politiques éducatives,
- les cadeaux financiers pour l’école privée.
Cette loi va se décliner par ordonnances ou textes réglementaires portant des transformations profondes.
Pour un
budget à la hauteur des besoins du service public d’éducation
Alors que de nombreuses réformes structurelles sont à l’œuvre, les décisions
budgétaires pour la rentrée prochaine entraîneront inévitablement une
dégradation des conditions d’enseignement et d’accès à la formation. D’autant
que le projet de réforme de la Fonction Publique conduira à des milliers de
suppressions de postes et à un large recours à la contractualisation. Nos
organisations s’opposent à ce développement de la précarité. L’École a besoin
de personnels formés et sécurisés afin d’enseigner et accompagner chaque élève.
Donner
d’autres perspectives
Les nombreux changements relatifs à l’orientation dont la loi ORE continuent de
cristalliser une profonde anxiété chez les élèves de terminale et leurs
familles. Dans ce contexte, alors que les jeunes ont besoin d’être mieux
accompagnés dans la construction de leur parcours d’orientation, les missions
des psychologues de l’Éducation nationale EDO sont remis en cause et des
fermetures de CIO programmées.
Alors que chaque jeune doit pouvoir construire son avenir sereinement, nos
organisations demandent à ce que la vision globale du service public
d’information et d’orientation soit clarifiée.
L’accent doit être mis sur les inégalités sociales et territoriales notamment
par une relance de l’éducation prioritaire et des mesures en faveur d’une plus
grande mixité sociale.
Pour une
véritable reconnaissance de nos métiers
Nos salaires restent inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE. Sans parler du
gel de la valeur du point d’indice, du pouvoir d’achat qui se dégrade
régulièrement depuis des années, du rétablissement du jour de carence …
Le vaste plan de communication du Ministre ne cache pas sa volonté d’autoritarisme et ne répond pas à la réalité de nos quotidiens. Ce projet fragilise encore l’École par des transformations profondes élaborées sans les personnels. C’est sur eux qu’il faut s’appuyer pour favoriser la démocratisation de la réussite scolaire.
C’est pour ces raisons que nos organisations appellent les parlementaires à ne pas voter la loi « pour l’école de la confiance ».
Pour la priorité au service public d’éducation,
Pour des perspectives ambitieuses pour tous les élèves et tous les jeunes,
Pour une véritable reconnaissance de l’ensemble des personnels de l’éducation,
Le 30
mars :
Toutes et tous mobilisé.es
Manifestations dans les territoires
à l’appel de : FSU, UNSA-Education, CGT-Education, SGEN-CFDT, SNALC.
Paris, le 28 mars 2019