Changer de cap

Sous couvert d’un prétendu consensus sur les causes du déficit public, l’orientation est maintenue en faveur d’une politique de l’offre. La protection sociale et les services publics, l’école et la santé continuent d’être présentés comme des coûts plutôt que comme des biens communs, au fondement du lien social. Les solidarités sont mises à mal au profit d’une « responsabilisation » des individus (malades, chômeurs, retraités, salariés). Et loin de remettre en cause une politique qui a conduit à tarir les recettes, un exécutif qui s’accroche au pouvoir utilise une crise dont il est lui-même responsable pour pousser avec toujours plus d’obstination les mêmes objectifs délétères d’affaiblissement de l’État social protecteur et émancipateur.

L’Education nationale, contrairement au discours officiel, est profondément affaiblie.

Comment dire que tout va bien avec des établissements que les personnels de direction s’épuisent à faire fonctionner sans équipes complètes ?

Comment dire que tout va bien avec une inflation de protocoles, de « stratégies » et de « plans d’actions » imposés ?  Avec des missions démultipliées dans le même temps que ce management procédural, asservi à la promotion des effets d’annonce, nous prive avec le rabotage des Pactes et des HSE, d’une part importante des moyens de notre action ?

Comment dire que tout va bien quand le Pass culture, qui est devenu dans certains territoires la principale source du financement de l’action éducative, ne permet plus à l’Ecole de remplir sa mission de transmission et de lutte contre les inégalités d’accès aux conditions d’un monde commun ?

Comment dire que tout va bien quand l’institution pressurise ses cadres au service d’une propagande qui s’est substituée à l’action éducative ? Quand elle annule toute dimension de sens dans leur métier ? Quand elle les soumet à des conditions de rémunération où la part indiciaire est sacrifiée pour des primes aléatoires, qui s’avèrent indécentes au regard de la dégradation subie des conditions de travail ?

Le snU.pden-FSU appelle la profession à se mobiliser le 18 septembre pour protester contre la mise en œuvre d’un budget et d’une politique inspirés par les mêmes orientations. C’est de rupture qu’il est besoin, et d’un changement de cap. Il nous faut, nous aussi, cadres intermédiaires de l’Education nationale, montrer et manifester que nous soutenons cette aspiration.

Appel à la grève le 18 septembre