Il serait honnête de commencer par dire que nous avons longtemps manifesté au minimum un scepticisme – si ce n’est une méfiance – à l’égard des services civiques. Ce dispositif, qui constitue non pas un contrat de travail mais un engagement volontaire pour les jeunes entre 16 et 25 ans, a accompagné depuis le début des années 2010 une précarisation des moyens et des statuts avec une indemnité d’environ 850 euros par mois pour une moyenne de 30 heures par semaine.
Les volontaires en service civique ont toutefois su progressivement s’imposer comme des acteurs à part entière au sein des établissements scolaires à travers de nombreuses missions allant de l’accompagnement des élèves au soutien dans le cadre de Devoirs faits : au début des années 2020, à l’issue de la crise sanitaire et dans un contexte de restriction budgétaire, leur nombre s’est considérablement accru avec plus de 20 000 jeunes affectés dans les EPLE (chiffres du Ministère de l’Education nationale). Une telle évolution illustre non seulement toutes les qualités de nombreux jeunes pour qui ont su rendre cette expérience positive mais aussi du pragmatisme et des capacités d’adaptation des personnels de direction et des CPE.
Déjà en sursis cet hiver avec une première suspension en février 2025 par l’Agence du Service Civique, l’annonce le 29 juillet 2025 de l’arrêt des missions des volontaires en service civique dans les collèges et les lycées sonne le glas d’un dispositif à la fois symbole de précarité et pourtant ayant de plus en plus de sens dans les EPLE. En ces temps difficiles, selon l’expression consacrée, nous apprenons au cœur de l’été une nouvelle réduction de nos moyens. Le calendrier de cette annonce et la nature même du dispositif expliquent peut-être le peu de réactions…
Jusqu’ici tout va bien.