« Trou de la Sécurité sociale » ?

Après la réunion de la commission mixte paritaire qui s’est penchée sur le PLFSS 2025 (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale), le vote à l’Assemblée nationale doit intervenir rapidement. A l’occasion de l’analyse du projet, un terme a beaucoup été entendu : « trou de la Sécurité sociale ».

De quoi parle-t-on ? A la veille de la pandémie de la COVID, la branche maladie de la Sécurité sociale était presque à l’équilibre. A la suite de celle-ci et après des années de mouvements sociaux dans les hôpitaux, mouvements pas entendus des gouvernements, les soignants ont exigé que leur situation soit enfin prise en compte. Le Ségur de la Santé pour l’hôpital a entériné, entre autres, des hausses de salaires pour les soignants mais les gouvernants de l’époque n’ont pas prévu le financement de ces nouvelles dépenses appelées à devenir pérennes.

L’actuel ministre du budget a reconnu « une explosion des dépenses pas toujours financées ». « Le coût de ces revalorisations représente à peu près le déficit de la branche maladie » selon le rapport de la commission des comptes de la Sécurité Sociale. Au final, parler du « trou de la Sécurité sociale » est abusif car il n’a rien à voir avec les dépenses de maladie. Ce qui n’empêche pas certains de dénoncer la consommation excessive de médicaments, l’absentéisme…..

Toutefois à côté des dépenses structurelles liées aux salaires des soignants, les dépenses de santé continueront à augmenter avec le vieillissement de la population, la découverte de nouveaux traitements qui se traduit souvent par des tarifs prohibitifs pour y accéder…

Il devient urgent de se pencher sur le modèle de santé que notre société veut mettre en place et la façon de le financer.