La reprise des pactes le 4 avril, la tentative de le faire pour les HSE et les IMP encore non utilisées à la veille du 1er mai sont révélatrices du projet du gouvernement pour l’Ecole : régression pour les élèves et autoritarisme pour les personnels.
Si le but est clair, les moyens pour y arriver ne le sont pas, Ministre et Premier Ministre s’empêtrent dans leurs contradictions :
– ils annoncent dès la rentrée prochaine l’ouverture des collèges REP/REP+ de 8 h à 18 h mais ils suppriment plus de 1100 postes d’AED et « promettent » une réduction des moyens (HSE, DGH) de 700 millions (sans renoncer au SNU, ni à l’expérimentation de l’uniforme dont le coût est estimé à 3 ou 4 milliards par an).
– le jour de la publication du rapport recommandant d’éloigner les jeunes des écrans et des réseaux sociaux, la ministre visite une école élémentaire et une école maternelle qui innovent en utilisant … des tablettes numériques en cours ! Et alors qu’en juillet 2023 une instruction du Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques interdisait pour des raisons de sécurité l’installation de Tik Tok sur les téléphones professionnels des fonctionnaires, Gabriel Attal s’adresse mi-avril 2024 aux collégiens sur … Tik Tok pour leur présenter une des mesures de sa réforme du collège.
– ils s’entêtent contre l’expertise des chercheurs et des professeurs, contre la volonté des parents, pour imposer les groupes de niveaux en 6ème et en 5ème pour finalement annoncer le 3 mai dans un tweet : « bonne nouvelle : les nouveaux résultats des évaluations de 6ème sont positifs ». Pourquoi alors vouloir tout déstabiliser une nouvelle fois ?
A rebours de ces objectifs et de ces méthodes, le snU.pden-FSU revendique :
– l’utilisation des vecteurs officiels pour communiquer avec les chefs d’établissement et les personnels, et la fin des annonces via les médias ou les réseaux sociaux.
– l’évaluation des diverses réformes mises en place avant tout changement,
– la prise en compte des votes des organisations syndicales avant toute prise de décision concernant l’Ecole.
– le respect de l’autonomie des établissements et de l’expertise des personnels pour faire réussir les élèves.
La mobilisation initiée par le snU.pden-FSU sur le retrait des HSE a montré qu’il était possible de gagner (nous étions les premiers à lancer l’alerte, relayés par le Café Pédagogique). L’action doit se poursuivre par tous les moyens pour :
– mettre en échec le « choc des savoirs », en le soumettant au vote du CA, conformément au Code de l’Education (articles R421-20 et D332-5).
– obtenir la nécessaire revalorisation salariale, indispensable pour mettre fin à la crise des recrutements qui touche dorénavant les personnels de direction.