Face au tournis des réformes, l’Éducation nationale cherche son souffle

Les réformes et projets de réformes se succèdent d’année en année à l’Éducation Nationale. La très grande majorité des organisations syndicales dont le snU.pden-FSU s’y opposent  et agissent pour leurs retraits dont celle dite du « choc des savoirs ». A ce jour, pas de publication des textes réglementaires nécessaires à la préparation de la rentrée 2024….

Au sein de notre institution, nous avons besoin de stabilité, d’orientations clairement définies, pour permettre le travail collectif indispensable à leurs mises en œuvre dans chaque établissement.

Au lieu de cela, nouvelle annonce du ministre de l’Économie et des Finances :  l’annulation de 10 milliards de crédits ouverts au budget de la Nation, dont le retrait de près de 700 millions d’euros au Ministère de l’Éducation Nationale. Madame Belloubet est tout à fait en accord avec ce retrait de moyens en déclarant que le budget de l’Éducation Nationale n’était pas sanctuarisé.

Alors que l’ensemble des personnels et des parents réclament visibilité et stabilité, alors que le coût de la réforme envisagée pour le collège a été largement sous-estimé, surgissent une nouvelle source de déstabilisation et de fortes inquiétudes pour l’Ecole avec les annonces du gouvernement et du président de la République.

Après le vote le 21 décembre de la loi de finances 2024 entérinant la suppression de 2193 postes d’enseignants, puis l’annonce par M. Attal, alors ministre de l’Éducation Nationale, de la recréation de 2167 postes, nous apprenons le 18 février ce retrait de 690 millions d’euros. Retrait qui pourrait se traduire par la suppression de 2620 postes dans le premier degré public, 1740 postes dans le second degré public et 4 600 postes d’AED et AESH. Ces mesures constitueraient une diminution d’effectifs de personnels extrêmement difficile à gérer dans nos établissements. Ces restrictions seraient en totale contradiction avec les priorités affichées par notre ministère : inclusion scolaire, lutte contre le harcèlement,… Quel est le sens politique de ces revirements ? Quelle continuité de l’action publique ? Incompréhensible !

Nous ne pouvons travailler dans ces conditions. Ces revirements sont inadmissibles.

Pour nous opposer à ces orientations, nous appelons les personnels de direction à se mobiliser :

  • le 19 mars, contre le renforcement des rémunérations au mérite, pour une amélioration de nos carrières, pour des mesures générales pour les salaires, dont la revalorisation du point d’indice, dans un contexte d’effondrement du niveau des rémunérations des agent·es publics.
  • le 8 mars pour la journée d’actions pour les Droits des Femmes.

Les personnels de direction seront également mobilisés pour participer à toutes les actions en faveur d’une paix durable et de l’arrêt des conflits. Les conséquences humaines et politiques de ces guerres sont terribles dans de nombreux territoires, dont Gaza et l’Ukraine. A notre niveau, nous ne pouvons pas le constater sans agir.

Montrons notre opposition à ces politiques régressives. Mobilisons-nous. Exprimons notre volonté de transformer la société pour une société et une Éducation Nationale plus juste et plus démocratique.

Le snU.pden-FSU, avec vous, poursuivra son action pour y contribuer.

Igor Garncarzyk

Secrétaire national