Réforme du lycée et du baccalauréat

Les projets de décret et arrêtés sur le baccalauréat ont été transmis aux organisations syndicales. Qu’en tirer ?

  • Sur la méthode : des rencontres vides de sens, la quasi-totalité des décisions étant prises pour permettre une avancée dans des délais qui ne permettent pas un réel dialogue avec les partenaires, notamment syndicaux. Cette méthode est inadmissible.
  • Les nombreuses évaluations communes du contrôle continu à partir de la première entraînera de profondes transformations des formes de travail pédagogiques, qui seront non plus développées en fonction d’épreuves terminales mais de contrôles répétés à partir d’une banque d’épreuves nationales dès le deuxième trimestre de l’année de première. Comment concevoir alors que le temps soit donné pour que l’ensemble des élèves puisse réussir, apprendre à leur rythme, alors que des épreuves certificatives sont déployées très tôt dans le cursus ? Par delà cet aspect, que signifie l’article 8 de l’arrêté qui stipule que « A partir des notes des trois séries d’épreuves communes et de l’évaluation chiffrée des résultats au cours du cycle terminal, le chef d’établissement fait une proposition de note globale de contrôle continu, pour chaque élève et pour chaque enseignement concerné… ». Cette disposition n’affaiblit-elle pas le poids national du diplôme ?
  • Des interrogations fortes sur le devenir de la voie technologique qui perd une grande partie de sa spécificité du fait de l’amoindrissement du poids des coefficients des matières technologiques. Le ratio passe effectivement de 50% des coefficients au tiers.
  • Sur le fond, cette réforme a pour premier objectif de réaliser des économies d’heures de cours, de postes. Elle affaiblit le caractère national du diplôme et renforcera les discriminations sociales en lien avec le dispositif d’affectation dans l’enseignement supérieur Parcoursup. Diminuant le caractère national du diplôme, l’individualisation des parcours étant renforcée par les procédures d’affectation de Parcoursup, les conséquences seront non seulement sur les lycéens et les étudiants, mais se répercuteront sur le monde du travail en s’attaquant aux rapports de force collectifs et renforçant l’individualisation des parcours, des carrières et des rémunérations.

Pour l’ensemble de ces raisons, le snU.pden-FSU demande le retrait de ces textes pour revenir à une réelle concertation sur l’ensemble du projet de réforme.

 

Le bureau national

Paris, le 15 mars 2018