Le premier conseil interministériel de la transformation publique (CITP) s’est tenu le 1er février. Ce conseil interministériel s’inscrit dans le cadre du projet « Action publique 2022 : pour une transformation du service public »
Trois objectifs ont été définis lors de son lancement en octobre :
Pour les usagers : améliorer la qualité de service
Pour les agents : offrir un environnement de travail modernisé
Pour les contribuables : accompagner la baisse des dépenses publiques avec un objectif assumé d’une baisse de 3points d’ici 2022.
Le gouvernement se défend d’entrer dans la démarche avec une logique comptable et pourtant ! Le premier objectif constitue notre vécu quotidien, nous appelons de nos vœux la réalisation du deuxième objectif. Mais l’essentiel du projet tient dans le troisième qui guide l’ensemble de la démarche : la réduction de trois points de PIB de la part des services publics, services qui ont déjà subi fortement les conséquences des quinquennats de politique d’austérité qui se sont traduits par un moindre service aux usagers et des conditions de travail dégradées pour les agents.
Le premier comité interministériel de la transformation publique confirme les orientations inquiétantes du gouvernement concernant l’avenir de la fonction publique. Si celles-ci aboutissent, elles la transformeront en profondeur. Ce serait la fin d’une fonction publique au service de l’intérêt général.
Nous découvrons aujourd’hui, sans qu’il y ait eu de réelles concertations avec les organisations syndicales, que des décisions seraient déjà prises comme l’objectif d’aller vers une rémunération plus différenciée, le développement d’un management centré sur l’individualisation ou le recours aux contrats pour « donner davantage de souplesse dans les recrutements ». Ces objectifs constituent une attaque en règle contre les conditions d’emploi des agents. Les problèmes de recrutement des enseignants ont montré ces dernières années la nécessité d’ouvrir un réel chantier sur les recrutements et les pré-recrutements mais sûrement pas pour aller vers moins d’emplois ni plus de précarité. Les conditions de travail des personnels de directions subissent directement les conséquences de la contractualisation renforcée des personnels qu’ils dirigent. Nous l’avons vécu ces dernières années. Nous ne souhaitons pas son accentuation.
La préparation de la rentrée 2018 est particulièrement inquiétante pour l’Éducation Nationale : 2 600 suppressions d’emplois dans le second degré et 200 suppressions d’emplois de personnels administratifs. Comment imaginer que ceci permette d’évoluer vers l’atteinte des deux premiers objectifs fixés dans le cadre d’Action Publique 2022 ?
La qualité des services publics à rendre aux usagers, la nécessité de ces services publics sur l’ensemble du territoire, la défense de l’intérêt général, appellent au contraire à créer des emplois qualifiés pérennes et de qualité.
Les conditions de rémunération au cœur des revendications
Quant à la question du rendez-vous du printemps sur les rémunérations, la FSU ne se contentera pas d’un simple « point d’étape » mais réaffirme sa demande d’un rendez-vous salarial digne de ce nom, c’est-à-dire une concertation débouchant sur une amélioration significative des salaires pour toutes et tous les agent.e.s, dont les personnels de direction.
La FSU sera donc présente et active dans la concertation que mène le gouvernement début 2018.
Parce que la Fonction publique est garante de l’intérêt général au service de la cohésion sociale, parce que les moyens existent pour mettre en œuvre des orientations de progrès social pour tous, les organisations syndicales CFTC CGC CGT FAFP FO FSU Solidaires, constatant que leurs positions ne sont pas entendues et que leurs propositions ne sont pas prises en compte, appellent tou.te.s les agent.e.s des trois versants de la Fonction publique à :
UNE JOURNÉE D’ACTION, DE GREVE ET DE MANIFESTATIONS LE 22 MARS 2018
Pour :
• Une négociation salariale immédiate pour le dégel de la valeur du point d’indice, le rattrapage des pertes subies et l’augmentation du pouvoir d’achat ;
• L’arrêt des suppressions d’emplois et les créations statutaires dans les nombreux services qui en ont besoin et non un plan destiné à accompagner de nouvelles et massives suppressions ;
• Un nouveau plan de titularisation des contractuel.le.s, de nouvelles mesures pour combattre la précarité et non pour favoriser son extension comme le préconise le gouvernement ;
• Des dispositions exigeantes pour faire respecter l’égalité professionnelle ;
• L’abrogation du jour de carence ;
• La défense et la pérennisation du système de retraite par répartition et des régimes particuliers.
Pour contribuer à la réussite de cette journée, elles engagent une campagne d’information et d’alerte des personnels, notamment sous la forme d’une pétition unitaire. Le sn.pden-FSU appelle tous les personnels de direction à la signer.
Nous appelons les personnels de direction à s’engager et à se mobiliser pour leur avenir comme pour celui de la fonction publique, et pour la défense de leur pouvoir d’achat.