Sous la pression du mouvement social et face à la crise politique qu’il a provoquée, le gouvernement a dû concéder un recul limité. Si la réforme des retraites est « suspendue » jusqu’en 2028, rien ne change sur le fond : l’exécutif poursuit avec le même entêtement une politique qui l’a conduit à l’échec. Le budget présenté confirme les priorités du macronisme : cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, taxe symbolique sur les fortunes financières, hausse des franchises médicales, coupes dans les allocations et les pensions, réduction des crédits de santé et suppressions de milliers de postes de fonctionnaires.
Même sur les retraites, le gouvernement annonce déjà des « économies compensatoires ». L’objectif reste inchangé : faire payer les salariés et les retraités au nom de la dette et de la compétitivité, tandis que les profits des actionnaires continuent de croître.
À l’Éducation nationale, c’est la continuité du pire. Edouard Geffray a été à la manœuvre pour la réforme du lycée et du baccalauréat, le « choc des savoirs » et la logique d’évaluation généralisée qui a profondément déstabilisé les équipes éducatives. Sous sa direction, on a vu se déployer la multiplication de dispositifs incarnant la montée d’un management autoritaire qui réduit les professionnels à des exécutants. La politique qu’il incarne reste celle d’une école de la défiance qui fait peser par ailleurs une incertitude constante sur les moyens (baisse des dotations Pacte et des HSE, réduction des crédits du Pass culture…) au détriment du pilotage des établissements.
Les personnels de direction en sont les premiers témoins et souvent les premiers épuisés : multiplication des protocoles, pression pour mettre en œuvre les mesures où priment le court terme et la communication constante, retrait des marges d’autonomie, et revalorisations en trompe-l’œil pour des progressions de carrière en stagnation malgré les effets d’annonce.
Une véritable rupture est nécessaire, et il est temps d’agir. Le snU.pden-FSU appelle dès à présent à refuser la mise en œuvre des injonctions pour tous les dispositifs – stratégies de réussite 4e et 3e, plans pluriannuels et autres protocoles – qui ne font pas sens, mettent notre professionnalité en cause et s’empilent à moyens constants.
Faisons battre en retraite cette politique qui nuit tant à l’Ecole qu’à une société attachée à la préservation des biens communs.