L’Etat fait face à une situation extraordinaire liée à la propagation du SARS-Cov2, communément appelé Covid-19. Jeudi soir, le président de la République a appelé à la « mobilisation générale » pour lutter contre cette extension et il a ordonné la fermeture des crèches, écoles maternelles, primaires, collèges, lycées et universités, à compter du lundi 16 mars, et ce « jusqu’à nouvel ordre ».
Vendredi 13 mars, les établissements ont reçu des instructions pour assurer la continuité pédagogique, en demandant notamment que les personnels soient convoqués lundi 16 mars. L’intervention du Premier Ministre samedi 14 mars a profondément modifié la situation en France.
S’il va de soi que la continuité pédagogique doit être pensée dans les collèges et les lycées et qu’elle demande à être coordonnée par les équipes de direction, les conditions de sa mise en œuvre doivent prioritairement tenir compte des mesures sanitaires à prendre pour les personnels eux-mêmes. Il s’agit donc pour les chefs d’établissement, comme pour les personnels enseignants, de mettre en place des solutions simples et pratiques qui permettent
- de maintenir des contacts réguliers avec tous les élèves et leur familles, qu’ils disposent ou non de moyens informatiques
- le maintien dans le rythme et les activités scolaires, sans creusement des inégalités sociales
Seule la minorité de personnels nécessaire à assurer la continuité du service public est à convoquer dans les EPLE.
Une feuille de route claire et partagée
Il nous faut trouver une feuille de route partagée qui donne du sens à nos activités et qui permette de travailler dans un climat de confiance, de respect mutuel et des objectifs clairs.
Le télétravail doit donc être la solution préconisée. Dans les semaines à suivre, si les conditions techniques sont réunies, des temps de téléconférences entre les équipes d’enseignants et les équipes de direction peuvent être proposés de manière à faire le bilan de la semaine en cours.
Dans ce contexte toutes les réunions et instances non essentielles sont à reporter. Le ministère de l’Éducation Nationale doit immédiatement prendre les mesures réglementaires nécessaires à cela, notamment en autorisant le report de la présentation des compte financiers au conseil d’administration.
De manière générale pour la suite de la gestion de la crise sanitaire, il est impératif que la communication, les orientations et les directives données par notre ministre soient conformes aux décisions du président de la République ou du premier Ministre.
Nous exigeons un cadrage national explicite, qui permette aux personnels de direction de prendre les mesures au niveau des établissements pour assurer la continuité indispensable de fonctionnement du service public, en maintenant comme priorité la santé des personnels, la confiance de tous les usagers et personnels envers notre institution et en rendant compréhensibles par tous les décisions.
Cette crise met également en évidence les limites de la politique portée depuis trois ans par le ministre actuel. Le pilotage vertical, la demande d’adaptation aux territoires par les recteurs, DASEN et chefs d’établissement conduit, dans une telle situation de crise, à des formes d’injonctions administratives incompatibles avec les principes de solidarité, de santé et de préservation de notre société. Le Président de la République a déclaré qu’il tirerait toutes les conséquences nécessaires de cette crise sanitaire et que les principes de solidarité étaient essentiels à la Nation. C’est le message que notre syndicat porte depuis sa création et nous serons, bien évidemment, attentifs aux propositions qui seront faites et prêts à participer l’évaluation de cette crise et pour en tirer toutes les conséquences…
Igor Garncarzyk, secrétaire général et Samuel Lautru, secrétaire général adjoint