Abandon de la fusion des académies :

on garde tous les recteurs, mais on mutualise là où c’est possible

Le Ministre de l’Education Nationale a déclaré, le 31 janvier, devant la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education de l’Assemblée, qu’il avait « pris la décision de ne pas fusionner les rectorats »  après avoir « écouté les acteurs et être allé sur le terrain» ; le gouvernement a décidé de « maintenir tous les rectorats, et donc tous les recteurs en France » : « nous avons besoin de ce haut encadrement » (AEF info). En pleine crise des gilets jaunes, qui revendiquent le maintien des services publics, la fusion des académies faisait figure d’épouvantail. La réponse du Ministre de l’Education Nationale constitue un élément de réponse à la contestation sociale actuelle.

Ceci dit, une interrogation demeure encore sur la fusion des académies de Caen et de Rouen, présentées dès 2017 comme pilotes dans cette dynamique de fusion : un seul recteur demeure pour les deux académies. A l’annonce du Ministre, nombreux étaient les personnels caennais et rouennais perplexes sur le pilotage d’un dossier qui relève désormais de la haute voltige.

D’ailleurs, la machine Education Nationale est lancée, les rapports de l’Inspection générale établis. Ainsi, précise Jean-Michel Blanquer « chaque fois que ce sera pertinent, les services au sein des rectorats pourront avoir une échelle régionale », avec « un travail plus poussé » entre les Rectorats. Que peut-on donc réellement comprendre dans ces déclarations, qui ne sont pas en contradiction avec les recommandations du rapport Weil ? Hormis la certitude que les rectorats vont rester implantés, la politique à l’œuvre dans les services va-t-elle réellement changer sur le fond ? Les rectorats vont « désormais travailler sur les fonctions qui restent à l’échelle de chaque rectorat et celles qu’ils veulent mutualiser. (…) Je pense, » ajoute le ministre « aux services informatiques qui peuvent être mutualisés et gagner en masse critique sans pour autant que les rectorats ne fusionnent. » Autrement dit, même si le tempo est différent, la musique reste identique. Pour l’heure, on ménage les symboles que sont les implantations géographiques rectorales, tout en continuant la réorganisation des services et en faisant les économies prévues. A l’exception près des créations de postes de « vice-chancelier » dont on ne connaît pas encore le mode de financement.

Le bureau national,

Paris, le 13 février 2019