Un budget 2019 de défiance

Alors que les effectifs d’élèves vont augmenter dans le secondaire (+40 000 selon la DEPP), et notamment en collège, ce qui aurait dû entraîner une augmentation du nombre de postes, c’est au contraire 2600 nouvelles suppressions de postes qui sont annoncées par le Ministre Blanquer.

Comment penser dans ce contexte que les réformes des lycées généraux et professionnels n’ont pas comme but premier de réaliser des économies ? Comment croire que le seul intérêt des élèves est pris en compte ? Non Monsieur le Ministre, ce n’est pas ainsi que vous pourrez construire l’école de la confiance.

La réforme de l’organisation territoriale, au cœur des préoccupations dans les académies concernées par des projets de fusion et sur lesquelles nous nous sommes exprimés sur le fond, est également décrédibilisée par l’annonce de 400 postes administratifs supprimés, l’équivalent des effectifs d’un rectorat. Comment faire croire à quiconque que la réforme envisagée n’a pas pour premier objectif ces suppressions de postes ! Les personnels de direction seront une nouvelle fois les premiers à subir les conséquences de cet amoindrissement de la puissance administrative rectorale du fait de transfert de nouvelles taches aux établissements et de l’éloignement des services. Nos conditions de travail en seront par conséquent encore dégradées.

Oui, notre système éducatif doit évoluer, ce qu’il fait régulièrement, non les réformes envisagées ne doivent pas conduire au démembrement du Service Public de l’Éducation Nationale !
Mise en place de la sélection à l’entrée de l’Université, abandon par l’État de l’orientation, individualisation des parcours des élèves, renforcement du poids du patronat dans l’enseignement professionnel, autant de facteurs qui ne concourent pas à la réduction des inégalités constatées entre les élèves issus des milieux aisés ou de milieux populaires. La compétition, le mérite, ne sont que des concepts qui permettent de justifier la pérennité de ces inégalités. Une véritable politique sociale devrait au contraire créer les conditions de leur réduction. Nous en sommes bien loin.

Cette même logique du mérite déployée pour la gestion de la carrière des personnels est toute aussi dommageable. Les principes de la fonction publique de carrière et sa finalité « protéger l’administration des aléas du jeu politique », doivent être rappelés. La proposition de barème pour rendre plus transparente et lisible la gestion de notre corps de personnel de direction y participe.

Le snU.pden-FSU veut participer à la construction d’une Éducation Nationale plus juste, pour ses élèves et ses personnels. Ce ne sont pas la mise en œuvre des principes de mise en concurrence, d’individualisation des parcours et des carrières, des principes liées à une politique d’austérité qui pourront aboutir à plus d’égalité et d’équité.

Les élections professionnelles de décembre 2018 et vos choix pèseront sur ces orientations.

 

Paris, le 19 septembre 2018

Igor Garncarzyk,

Secrétaire général du snUp.den-FSU