Transfert des DRONISEP, fermeture des CIO : inacceptable

Vendredi 6 avril, Muriel Pénicaud, Ministre du Travail, a présenté au cours d’une conférence de presse son projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel». Projet qui n’a reçu ni l’avis du Conseil d’État ni celui des organismes habituellement consultés… Projet qui prévoit dans son article 10, le transfert de l’orientation aux Régions, en contrepartie de la maîtrise de l’apprentissage perdue par celles-ci au profit des branches professionnelles.

Les conséquences de ce projet de loi sont nombreuses. Même si l’Onisep central est conservé, l’ensemble des DRONISEP sont transférées aux Régions. Les personnels titulaires pourraient faire valoir leur droit d’option pour rester dans l’Éducation Nationale, mais pas les contractuels.

Le projet de loi prévoit également la fermeture des CIO et le transfert des Psyen-EDO dans les établissements pour y recevoir les élèves. Ces mesures laissent planer un certain nombre d’interrogations et d’inquiétudes légitimes pour les personnels :

  • Quid des conditions d’accueil des Psyen-EDO dans les établissements scolaires ?

  • Quid de leur temps de travail ?

  • Quid du travail en équipe assuré jusqu’alors dans les CIO ?

  • Quid des directeurs de CIO qui pourraient être regroupés ailleurs que dans les établissements scolaires ?

  • Quid des personnels administratifs : seront-ils reclassés en EPLE, dans les services des rectorats, des DSDEN ou se verront-ils proposer une mobilité ?

Rappelons que la réforme du lycée transfère aux équipes enseignantes et aux chefs d’établissement une grande partie de la gestion de l’orientation des élèves de terminale.

Que doit-on comprendre dans le titre « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » ? De quelle liberté sera-t-il question ? Quel choix les familles auront-elles, en particulier celles les plus en difficulté, les moins informées, ou pour utiliser la novlangue, les moins ambitieuses ? Croit-on vraiment que ce nouveau système permettra de mieux prendre en charge les élèves, alors que les Psyen-EDO sont formés ? Comment s’articulera la mutualisation entre établissements, alors que nous éprouvons déjà des grandes difficultés à la faire vivre ?

N’oublions pas non plus la théorie des dominos : une fois que le système aura basculé pour nos collègues Psyen-EDO, le Ministère aura beau jeu de nous dire que nous ne pourrons plus reculer s’il lui venait à l’idée de régionaliser l’Éducation. C’est maintenant qu’il faut dire non.

Le bureau national,

Paris, le 12 avril 2018